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Des racines et des arbres

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2 février 2020

Pierre Fortabat

Pierre Fortabat est né à Saint-Martin de Seignanx le 1er janvier 1758, il est le 4ème enfant de Jean et Marie Brocas.

Il se marie deux fois à Saint-André de Seignanx. Tout d'abord en 1785 à l'âge de 27 ans avec Gracie Bauchire , puis une fois veuf, il épouse Jeanne Duplaceau en 1802, il a alors 44 ans.

De chacune de ses épouses il va avoir 6 enfants, 8 garçons et 6 filles au total.

Avec Gracie Bauchire :                                                                                                  

- Jean 1786-1863 . Il aura lui même 5 enfants, dont 2 garçons. Pierre mort à 4 ans et François qui est resté célibataire, sans travail et décédé à l'hospice en 1903. De ce côté là il n' y a plus de descendance Fortabat.

- Jean né en 1788. On le retrouve dans l'armée napoléonnienne, et il trouve la mort à Figueras des suites d'une fièvre. Il a juste 22 ans. De lui il n' y aura pas de descendance Fortabat. Même s'il n'est pas un ascendant direct, voici son dossier matricule, avec sa description physique.

Matricule jean Fortabat 1788-1811

- Alexandre 1791-1792

- Elizabeth 1792-1792

- Etienne 1794-1806

- Jeanne 1796-1829

En résumé du coté de Pierre Fortabat et Gracie Bauchire , il n' y a plus à l'heure actuelle de descendance avec le nom Fortabat.

Avec Jeanne Duplaceau, notre aieule, il a aussi 6 enfants:

- Catherine 1803-1841

- Jean 1804-1888

- Jean 1806- 1841

- Cécile 1808-1884

- Dominique 1809-1880

- Laurent 1812-?

Laurent est vraisemblablement décédé  en bas âge. En effet, non seulement  je ne trouve pas d'autres actes le concernant, mais lors du recensement de 1819, alors qu'il  n'a  que  7 ans, il n'est pas mentionné avec ses parents.

Sur ces douze enfants, 3 sont morts enfants et peut-être un 4ème, il reste néanmoins 8 enfants à nourrir. Pour les prénoms des enfants vous remarquerez les quatre Jean. De quoi s'y perdre.

Jean et Dominique quant à eux vont avoir une large descendance. Je vous mets en annexe l'arbre de descendance de Jean  (Descendance_de_Jean) , c'est de lui que sont issus les Fortabat de Rodez, qui sont à la tête d'une entreprise de sanitaire, et également un certain Jean Louis Fortabat psychiatre à Paris.Un d'eux après s'être marié à Bordeaux est parti à Tarbes. Les autres sont restés autour de Saint-Martin. Dominique étant notre ascendant j'en parlerai plus tard.

Revenons à Pierre                                                                                                                                                                                                                                                           Il est métayer, et va se déplacer d'une métairie à une autre entre Saint-André et Saint-Martin .

De 1786 à 1808 il habite dans la maison de Sausset à Saint-André-de-Seignanx, ce sont les lieux de naissance de ses 10 premiers enfants, c'est là qu'il vivra toute sa vie d'homme marié à Gracie Bauchire sa première épouse, et le début de sa vie commune avec Jeanne Duplaceau.                                                                                                                                

En 1812 un contrat de metayage pour une durée de 9 ans,  l'amène à s'occuper de terres à cheval sur Saint-André et Saint-Martin, il s'agit de la métairie de Lure que je ne suis pas arrivée à situer ni sur le plan cadastral de 1810, ni sur la carte d'état major de 1820, qui est dite sise à Saint-Martin, et de terres labourables à Saint-André. On apprend qu'en 1814 il n'a pas pu ensemencer du fait de la guerre et ne peut verser ce qu'il doit au sieur Gassané le propriétaire. En 1815, Jean Gassané est mort et c'est son frère Salvat Gassané qui comparait devant le notaire pour le réglement des comptes. Pierre Fortabat doit 417 francs de redevances des années 1813 à 1815,  mais il est aussi créancier de 350 francs 55 centimes que devait payer le défunt Gassané pour l'achat de bestiaux. Au total Pierre devra payer seulement 66 francs 50 centimes le onze novembre suivant, jour de la Saint-Martin (erreur de 5 centimes au détriment de Pierre). Le 2 mai 1816 un autre acte notarié nous apprend que Salvat Gassané a donné le“ titre de ferme “ à un certain Jean Moulian, alors que Pierre avait signé le bail jusqu'en 1821. Pierre finalement se retirera contre la somme de 60 francs.

Lors du recensement de 1819 il habite avec une partie de sa famille dans la maison Mignon à Saint-Martin-de-Seignanx.

Le fils ainé de Pierre et Gracie Bauchire, Jean est déjà marié et vit avec sa femme et peut être sa soeur ( il y a avec lui une Catherine Fortabat qui pourrait avoir été confondu avec sa soeur Jeanne) Son autre fils Jean est mort en 1811 comme soldat.C'est avec Jeanne Duplaceau est ses enfants qu'il habite à Mignon; sont recensés Catherine agée de 16 ans, Jean agé de 13 ans et Touton (Dominique) agé de 10 ans . Manque à l'appel Cécile qui n'a que 11 ans en 1819 et qui se mariera plus tard avec Pierre Placet . Je ne l'ai pas retrouvé dans les autres recensements du Seignanx. Manquent également Jean et Laurent comme je l'ai mentionné précédement.Lors de ce recensement , on découvre que la famille vit avec d'autres personnes  : Bernard Barragué 42 ans et son fils également Bernard de 2 ans, Marie Lafargue agée de 30 ans, peut-être la femme de Bernard Barragué, Marie Maisonnave agée de 68 ans et Bernard Niorthe agé de 42 ans . Quels liens y a-t-il entre eux je n'en sais rien, car malheureusement les recensements de cette année là ne donnent pas d'autres renseignements. 

Quand il décède en 1837, à 79 ans à Saint-André de Seignanx dans la maison appelée Bedbeder , il habite avec son fils Jean . Lequel me direz vous, celui né en 1804 qu'il a eu avec Jeanne Duplaceau .

Sur la carte d'état major de 1820-1860 on peut voir que ses différents lieux de séjour ne sont guère éloignés les uns des autres. Manque Lure ou Lare

Capture d’écran 2020-02-02 à 19

                                                                    

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21 janvier 2020

Fortabat de père en fils

Nous allons aller de Joannes Fortabat à Jean-Henri Fortabat.

Arbre

Joannes Fortabat est né entre 1630 et 1640 . C'est une fourchette très large me direz-vous. En fait je ne connais de lui  que peu de choses, il a avec Catherine Lapègue au moins  4 enfants. Saubat né en 1670, Marie née en 1672, Dominique né en 1674 et un autre Saubat notre aieul né en 1684. On peut penser qu'il a son premier enfant entre 20 et 30 ans et de là on déduit sa date de naissance approximative. Par déduction on peut attribuer au couple deux autres enfants Jean (témoin au mariage de Saubat) et André que l'on trouve comme parrain.

Il est très difficile, voire impossible de remonter le fil, car les registres sont incomplets, et les actes rédigés de façon également incomplète. Il n'y a pas de traces du mariage de Joannes et Catherine qui a dû avoir lieu avant 1670, pas de décès non plus pour Joannes et Catherine, mais n'apparaissant pas comme parrain et marraine des enfants de Saubat (la coutume voulait que les grand-parents soient les parrains et marraines des aînés)  on peut en déduire qu'ils sont décédés avant 1714

En résumé Joannes est né à la fin du règne de Louis XIII ou au début de celui de Louis XIV.

A noter que le plus “ancien“ Fortabat relevé est Pierre Fortabat en 1643 à Saint Martin de Seignanx.

Saubat Fortabat est né le 8 juillet 1684 à Saint Martin de Seignanx.

Bapteme de Saubat Fortabat

Son parrain est Saubat Discardie (c'est ce que j'arrive difficilement à lire et c'est un nom que l'on retrouve dans le coin) et sa marraine Marie Fortabat.

Il se marie ensuite à Saint-André de Seignanx le 7 fevrier 1714 avec Catherine Berens. Berens est un de ces noms à l'orthographe multiple : Berens, Bevenx, Bereinx, Berreinx.Leur acte de mariage nous indique leur statut : ils sont en effet les deux d'état de labeur, c'est à dire des travailleurs: metayers,journaliers, etc.

Capture d’écran 2020-01-21 à 00

Le couple a lui aussi au moins quatre enfants:

- Marie née en 1714 qui se mariera avec Jean Paillaugue

- Pierre né en 1716 qui se mariera avec Marie Paillaugue

- Marguerite née en 1718

- et enfin Jean né en 1721

Tous ces enfants vont naître à Saint-André de Seignanx et c'est là que décèdera Saubat, agé de seulement 39 ans, le 27 fevrier 1724, laissant 4 enfants agés de 3 à 10 ans. Je n'ai pas trouver de remariage pour Catherine, mais cela ne veut pas dire qu'elle ne s'est pas remariée pour pouvoir élever ses quatre enfants.

 

Jean Fortabat  : de lui on peut connaître un petit bout de caractère.

Il né le 7 mars 1721 à Saint-André de Seignanx et n'a que 3 ans quand son père décède. On peut aisément penser que ces premières années n'ont pas été faciles.

Capture d’écran 2020-01-21 à 14

 

Il se marie à Saint Martin de Seignanx en 1743 avec Marie Brocas. C'est à Saint Martin que naitront leurs 6 enfants : Marguerite,Jean,Etienne,Pierre,Alexandre et Marie ) entre 1745 et 1760. Il n'y a que pour deux d'entre eux que l'on peut suivre le parcours,  ce sont Pierre et Alexandre, et c'est de ces deux garçons que descendent la plupart des Fortabat actuel.

Jean retournera à Saint-André de Seignanx à la fin de sa vie pour vivre avec son fils Pierre et s'y éteindra en 1792 à l'age de 71 ans .

Pour Jean j'ai eu la chance de trouver un acte notarié très intéressant. Malheureusement c'était du temps du papier et du crayon,  je ne peux pas vous le montrer et j'en ai fait un résumé.                                                                                                                                                                                                  Il faut savoir qu'à cette époque, un acte notarié pouvait permettre en quelque sorte de porter plainte, les commissariats n'existant pas. C'est ainsi que le 13 octobre 1772 Jean Fortabat, habitant de Saint-André de Seignanx interpelle le sieur Fallot, fermier-régisseur des biens de la métairie de Broquedis. Jean a laissé à la métayère du Grand Broquedis qui vit dans la misère, deux cochons à engraisser pour lui, en échange de nourriture. Le dit sieur Fallot est venu prendre les deux cochons qui ne lui appartiennent pas, et notre Jean n'est pas du tout d'accord. A travers cet acte on voit plusieurs choses. Jean a une certaine aisance, relative, puisqu'il a au moins 2 cochons ! C'est un homme généreux qui se préoccupe de cette femme, dont je n'ai malheureusement pas le nom, et je ne peux savoir si elle est de la famille ou pas. Et c'est un homme qui ne se laisse pas faire, le ton de l'acte le faisait bien sentir. Comment c'est terminée l'histoire, je n'en sais rien, il n' y avait pas d'autres actes notariés y faisant allusion.

Pierre Fortabat : né à Saint-Martin de Seignanx le 1er janvier 1758, il est le 4eme enfant de Jean et Marie Brocas.

Il se marie deux fois à Saint-André de Seignanx. Tout d'abord en 1785 à l'âge de 27 ans avec Gracie Bauchire , puis une fois veuf, il épouse Jeanne Duplaceau en 1802, il a alors 44 ans. De chacune de ses épouses il va avoir 6 enfants.

Il décèdera à Saint-André de Seignanx en 1837 à l'âge de 79 ans.

Je parlerai de lui plus longuement dans un article à part (ICI)

Dominique Fortabat: né le 30 septembre 1809 à Saint-André-de Seignanx , il est l'avant-dernier enfant de Pierre et Jeanne Duplaceau.

Capture d’écran 2020-02-02 à 14

Il suivra ses parents à Saint-Martin-de-Seignanx et c'est là qu'il y fera sa vie .

Il se marie à l'âge de 32 ans avec Marie Darrigues qui fait partie d'une famille un peu plus aisée de propriétaires cultivateurs. Il aura egalement 6 enfants.

Il s'éteindra à l'âge de 71 ans dans la maison de Moussehons en 1880.

En rédigeant cet article je me suis rendue compte que je savais peu de choses le concernant, je ne m'y suis pas beaucoup interessée, j'ai tendance à l'oublier quand je remonte le fil. J'ai décidé de lui consacrer mes prochaines recherches, il est sûrement interessant de le suivre qui traverse une grande partie du XIX° siècle , naissant sous Napoléon 1er pour s'éteindre sous la Troisième  République.

Jean-François Fortabat: né à Saint-Martin-de Seignanx le 14 août 1845.

Il est le deuxième enfant du couple Dominique Fortabat-Marie Darrigues et leur fils ainé.

Il se mariera en 1875 avec Catherine Pesqué, et à partir de son mariage ou peut-être même avant il habitera à Moussehons. Le couple n'aura que 3 enfants.

- Marie née en 1876 et décédée à seulement 19 ans le 16 mai 1895

- Jean-Baptiste né en 1877

- Jean Henri né en 1880.

Pour Jean François aussi j'écrirai un article à part comme pour Jean Henri.

Jean-Henri Fortabat notre grand-père est né le 28 mars 1880 à Saint-Martin

 

 

17 janvier 2020

Marie Pincemaille-Pierre Doyé-Jean Doyé:suite

On peut donc suivre Marie Pincemaille de Paris à Saint Martin de Seignanx en passant par Saint Domingue avant son retour à Paris

Elle laisse son fils illégitime Jean Doyé âgé de seulement dix ans derrière elle. A qui le confie-t-elle ? S’en est-elle occupée avant ? A-t-il été en nourrice dès sa naissance ? Rien ne permet de le dire, j’ai eu beau chercher je n’ai trouvé aucun acte notarié ou autre, indiquant quoi que ce soit. Il est vrai qu’à cette époque là, il n’y a rien de choquant à ce qu’un enfant soit placé en nourrice ni qu’un enfant de dix ans travaille, et c’est vraisemblablement ce qui lui est arrivé. Il a pu être placé comme domestique ou enfant de ferme chez quelqu’un.Il sera tisserand jusqu’à son mariage ce qui est très bas dans l’échelle sociale de l’époque

Et le père, me direz-vous .

Et bien c’est un grand mystère. Pierre Doyé arrive de nulle part, déclare son fils,, et disparait. Il n’ y a pour lui aucune trace d’un autre enfant , d’un mariage ou d’un décès dans le coin, rien qui puisse remonter la piste.
La seule chose que je puisse dire c’est qu’il y a à Saint Martin 2 autres “Doyé“ qui apparaissent à cette même époque.
Tout d’abord André né vers 1754, décédé à Saint Martin en 1829, tisserand, marié avec une certaine Catherine Lanusse avec laquelle il a trois enfants nés à Saint Martin : Cécile,Pierre et Jean . Mais aucune indication quant à son lieu de naissance  ni celui de son mariage.
Ensuite nous avons Jeanne née vers 1746 déclarée comme mendiante à son décès en 1830 à Saint Martin. Là encore d’où vient-elle, mystère.
Il y a de fortes chances que Pierre, André et Jeanne soit trois frères et soeur et qu’ils soient venus ensemble .

Le 8 mai 1820 , on trouve un acte notarié interessant. En effet devant Maitre Lasserre  a comparu Jean Doyé ,tisserand, habitant Saint André où il travaille chez Jean Hare maître tisserand. Comparaissent également Charles Gosset laboureur, assisté de son père Jean et de son frère Pierre, tous de Saint Martin. Les deux, Jean Doyé et Charles Gosset font partie du même recrutement de l’armée pour la classe de 1819. Alors que Jean a tiré le numéro 31, Charles Gosset a tiré le numéro 10, ceci implique que Charles Gosset doit partir faire son service militaire  et Jean Doyé non. C’était ainsi à l’époque. Mais on pouvait échanger les numéros moyennant finances. Il est donc convenu que l’échange se fasse pour la somme de 700 francs, 100 francs étant payé au moment du départ pour le service et le reste après son incorporation. Les Gosset sont métayers pour le compte d’un certain Jean Louis Lavie qui se porte garant , et promettent de verser tous les ans à la Saint Martin la somme de 150 francs à Jean Doyé jusqu’à la libération définitive de celui-ci de  ses obligations militaires.  Si Jean Doyé était tué pendant le service militaire , les Gosset n’aurait plus rien à payer.
J’avais lu un autre acte (que je n’ai pas retrouvé) datant de cette même époque où Jean Doyé envisageant son décès pendant le service militaire déclarait ne pas avoir de famille et donc que ses  pauvres biens devaient revenir au nécessiteux, me semble-t-il.

En 1820 sa mère est décédée, son demi frère Pierre est à Paris, son oncle Antoine Pincemaille est décédé, son père a disparu. Quant à André et Jeanne Doyé qui sont encore en vie à Saint-Martin, s'ils sont de sa famille il ne les considère pas comme tels . Triste,non?

Quand Jean se marie en 1823 il a donc 30 ans et dans son acte de mariage il est, rappelez-vous, dit de père inconnu, ce qui n’est pas exact. Je pense au vu de cette déclaration que Pierre Doyé est reparti ou a disparu quand Jean était très jeune, qu’il ne s’en souvient pas, voire qu’il ne l’a pas connu. Il s’agit bien entendu d’une supposition. Dans ce même acte il est fait mention de sa mère , décédée. Rappelons nous qu’elle est décédée à Paris, à plusieurs journées à cheval de Saint Martin, mais l’information a été donnée. Ce qui voudrait dire que Jean sait que sa mère et décédée, mais ne sait rien de son père.

En 1824 alors qu’il est encore au service militaire (celui ci durait alors 7 ans) dragon au 2eme régiment en cantonnement  à Sordes, il se plaint de ne pas avoir touché l’argent du sieur Gasset.

Son mariage va un peu améliorer l’ordinaire.En effet son épouse Marthe Darrigues est née à Saint Martin de Seignanx dans la maison appelée Bisquiort. C’est là que s’installe le jeune couple et qu'ils y vivront jusqu’à leur décès. Cela tend à  indiquer qu’ils ne sont plus métayers mais propriétaires .

8 janvier 2020

Marie Pincemaille-Pierre Doyé-Jean Doyé:une énigme en partie résolue

Quand on fait de la généalogie il faut savoir être patient, avoir de la chance, se poser de nombreuses questions et explorer de nombreuses pistes qui n’aboutissent pas toujours.

Pour situer les personnes concernées voici l'arbre à partir de Madeleine Ducasse :

 

Arbre 1

 

J’arrive donc un jour dans mes recherches au couple Jean Doyé-Marthe Darrigues. Leur mariage a eu lieu à Saint Martin de Seignanx le 23 novembre 1823. Dans cet acte de mariage, Jean est dit fils naturel de feue Marie Pincemaille, non reconnu. Lorsque je lis cet acte, je suis aux archives départementales des Landes à Mont Marsan et c’est l’heure de la fermeture.

 

Capture d’écran 2020-01-04 à 16

 

 

 

Sur la route qui me ramène à Pessac j’ai largement le temps de me poser des questions.

Pourquoi, s’il est fils de Marie Pincemaille et non reconnu, porte-t-il le nom de Doyé ? Habituellement quand un enfant à cette époque là, est non reconnu il ne porte pas de nom de famille. Il aurait dû s’appeler Jean et seulement Jean. Ses parents se sont-ils mariés après ? Est ce que sa mère s’est mariée plus tard avec un homme qui a reconnu cet enfant ? As-t-il été adopté ? A cette époque là il n’y a que le minitel pour chercher et je ne trouve aucune trace de Pincemaille ou Doyé dans la région. Il y en a, mais dans le nord de la France.

Il me faudra attendre un an avant de retourner aux archives et pouvoir consulter son acte de naissance dont j’ai la date dans l’acte de mariage.

Et là je découvre que non seulement Jean Doyé est reconnu mais qu'il est déclaré par son père Pierre Doyé.

 

Capture d’écran 2020-01-04 à 17

 


On apprend dans cet acte que Jean est né à Villenave d’Arvigne qui est une belle propriété. Que ses parents ne sont pas mariés. Sa mère est la maitresse du domaine et son père un simple laboureur.

Je n’en saurais pas plus, car je ne retrouve aucun acte de mariage les concernant, ni aucune trace de leurs naissances et décès à Saint Martin ou dans les environs.

Il me faudra presque 10 ans de plus pour avoir la suite de l'histoire, ou plutôt une partie de cette histoire.

En feuilletant les registres de Saint-Martin, un jour mon oeil est attiré par le nom de la propriété : Villenave d'Arvigne. Il s'agit de l'acte de décès d'un certain Sales Bernard, en date du 23 mai 1782, ancien chirurgien major du roy à l'hôpital de l'ile de Kye, âgé de 56 ans. A première vue il n'a rien à voir avec notre histoire. Je le trouve un peu trop agé pour être le mari de Marie Pincemaille qui n'a que 28 ans à ce moment là. Mais je me dis que je vais peut-être trouver un acte de vente de la propriété après ce décès. Je ne le sais pas encore, mais je suis sur la bonne piste.

Quelques mois plus tard je prépare ma visite aux archives départementales à Mont de Marsan avec l'idée d'aller fouiller les archives notariales. Un ou deux jours avant d'y aller je reçois un email d'un certain Wilfried Pincemaille avec lequel je suis en contact depuis plusieurs années, depuis l'accès à internet. Il fait des recherches sur tous les Pincemaille de France de Navarre et de Hollande, et par le biais d'un autre chercheur il m'indique avoir trouvé le mariage à Paris d'une certaine Marie Charlotte Françoise Pincemaille (voilà qui sent bon, puisque c'est le même prénom) avec un certain......Bernard Salles, médecin. Celui là même que j'avais épinglé dans mon fichier, au cas où.

Un chercheur en Bretagne, un passionné hollandais de Pincemaille puis ma visite aux archives et la lecture d'actes notariés vont permettre de raconter l'histoire de Marie Pincemaille.

Elle naît à Paris en novembre1753 dans une famille bourgeoise. Elle est la fille de Jean Etienne Pincemaille avocat et procureur du roi depuis le 31 juillet 1739, et de Madeleine Denise Marie Doyen sa deuxième épouse. Ils habitent sur l'Ile Saint Louis : 9 rue Saint-Louis en l'Ile.

Elle se marie le 19 mai 1772 à Paris avec Bernard Salles. Natif de Arreau dans les Hautes Pyrénées, il est depuis 1764 chirurgien à l'hôpital des Cayes, à Saint Domingue (actuel Haïti), mais était peut-être déjà à Saint-Domingue avant. Lors du mariage Marie Charlotte Francoise a 18 ans et lui 46 ans. Compte tenu de leurs âges respectifs, du milieu social et de l'époque, il y a de forte chance qu'elle n'ait pas vraiment choisi son mari.

 

Eglise_St_Louis_en_l_Ile_-_18_siecleMariage Pincemaille Salles Acte de mariage de Marie Charlotte Françoise   Pincemaille et Bernard Salles ( acte de l'état civil reconstitué de Paris, suite à l'incendie des archives)

Le couple s'embarque à Bordeaux le 31/8/1772 sur le navire l'Angélique pour Saint-Domingue. C'est là-bas que naîtra une premiere enfant prénommée  Marie Marthe le 16/3/1773 et décédée à 20 jours le 5/4/1773. Puis c'est la naissance de Jean le 26/5/1774. Tous les deux sont nés aux Cayes.

Ils reviendront ensuite en France, et on les retrouve à Bayonne où est née et décèdée en 1778 une fille Petronille. Leur fils Jean décédant aussi à Bayonne le 21 avril 1779. Puis c'est la naissance de Pierre Salles le 4 janvier 1782 toujours à Bayonne, avant le décès de son père Bernard à l'âge de 56 ans, le 23 mai 1782 à Saint-Martin-de-Seignanx, dans sa propriété de Villenave d'Arvigne( Plan cadastral). Propriété achetée par Bernard Salles le 26 novembre 1778. 

 

Sans titre

 

Marie Charlotte Françoise a 28 ans, elle est la mère d'un bébé de 4 mois, et surtout la maitresse d'un vaste domaine à Saint-Martin. Elle ne se remariera jamais, mais va croiser le chemin de Pierre Doyé.

Ainsi 9 ans après le décès de son mari, le 24 août 1793, et en pleine révolution va naître notre aieul Jean Doyé.

Mais entre temps une autre naissance pose question. En effet , le 5 juillet 1785, est baptisée à Josse une certaine Marie Doyen, fille de Madame Marie Charlotte Françoise Doyen, habitante de la paroisse de Saint Martin de Seignanx, et de père inconnu. Drôle de coïncidence ! En effet pour avoir très souvent parcouru les registres de Saint-Martin je n'y ai jamais vu d'autre Marie Charlotte Francoise que la notre, dans un village où la plupart des habitants sont des paysans porteurs d'un seul prénom de baptême contrairement aux bourgeois des villes. Et Doyen est le nom de famille de la mère de notre Marie Charlotte Francoise. Pourquoi cette dame vient accoucher dans ce village alors qu'elle n'y est pas connue et pour y laisser une enfant en nourrice ? Pourquoi accouche-t-elle sous un faux nom d'un enfant, peut-être du même père laboureur alors que 8 ans plus tard les noms des deux parents sont indiqués ? Peut-être tout simplement parce que entre temps il y a eu 1789 et le début de la Révolution. Bien sûr ce ne sont que des hypothèses, mais ...

Laissons les hypothèses , et revenons à des faits.

En juillet 1803 (17 messidor an XI) Marie Pincemaille et son fils Pierre Salles vont vendre l'ensemble de leurs biens à Saint-Martin-de-Seignanx , la propriété de Villenave, une métairie,des terres etc. J'ai retranscrit l'acte notarié de la vente, en langage de notaire de l'époque !  Acte_de_vente_Pincemaille-Salles

On y apprend qu'ils veulent se rapprocher de leur famille à Paris et que Pierre Salles veut y poursuivre ses études de chirurgie, et vivre ensemble. Deux jours après la vente de Villenave ils passent de nouveau devant le notaire pour donner procuration à Antoine Nicolas Pincemaille leur frère et oncle. Celui ci doit gérer pour eux leurs affaires à Bayonne, c'est à dire percevoir des rentes annuelles et le loyer d'une maison au 38 rue de Lagruau à Bayonne.

Marie Pincemaille quitte Saint-Martin de Seignanx à l'âge de 49 ans en laissant derrière elle un petit garçon de 10 ans, notre aieul Jean Doyé.

Un an après son départ son frère Antoine Nicolas Pincemaille décède à Bayonne au 14 rue de l'argenterie le 4 août 1804.

Le 16 décembre 1807 son fils Pierre Salles se marie à Paris.Ils habitent alors ensemble rue du Cimetière Saint André des Arts, l'actuelle rue Suger, finalement très près de l'ile Saint-Louis où elle a passé son enfance. A ce moment là elle était couturière.

Elle s'éteint le 18 mai 1811 au 10 de la rue du Pont aux Choux, son fils habitant à deux pas rue de Limoges actuelle rue Debelleyme.

Il semble que les choses ne se soit pas passées aussi bien que prévu. Bien sûr ils vivent quelque temps ensemble, mais Pierre Salles n'a semble-t-il pas continué ses études puisqu'on le retrouve à Versailles en 1818 où il est restaurateur, et Marie est obligée de travailler.

Au décès en 1823 de celui ci, il laisse un héritage de 12 475 francs à sa veuve et ses enfants c'est à dire à peu près ce qu'avait rapporté la vente des biens 20 ans plus tôt à St Martin. Alors pourquoi sa mère a été contrainte de travailler comme couturière à la fin de sa vie, et n'a pas continué à vivre de ses rentes qui pour l'époque étaient confortables . Elle avait pourtant géré sa fortune sans problèmes avant le départ de Saint Martin. En relisant l'acte de vente j'ai eu le sentiment qu'elle se faisait un petit peu avoir par son fils. Impression confirmée aujourd'hui en complétant mes recherches et en découvrant qu'il n'était pas devenu chirurgien, qu'ils n'avaient pas vécu ensemble jusqu'au décès de Marie.

 

 

 

Marie est décédèe mais l'histoire n'est pas finie                                                                      

 

 

 

 

21 décembre 2019

Madeleine Ducasse-Sosa 5

Bien sûr je l’ai connue, mais quand j’ai fait sa généalogie ce qui m’a frappée c’est l’enchainement des pertes autour d’elle quand elle n’était qu’une petite fille.

65MAMIE

Elle naît le 19 décembre 1890 à Saint-Martin de Seignanx à Bicha. Ses parents Jean Baptiste Ducasse et Amélie Boué sont mariés depuis 4 ans. Ils se sont en effet mariés le 16 janvier 1886 à Saint-Martin-de-Seignanx. Contrairement à ce que je pensais jusqu'à hier soir elle n'est pas la première née. En effet en commençant à compléter cet article, j'ai trouvé que 4 ans entre le mariage et le premier enfant c'était un peu long et je me suis demandée si il n'y avait eu un autre enfant, et j'ai trouvé la naissance d'un petit Pierre le 1er mars 1888. Ce petit garçon meurt au bout de seulement 7 jours.

Le 5 avril 1894 naît son frère Jean pour l'état civil que vous connaissez sous le nom de Gentil. Entre temps la famille a déménagé pour s'installer à Lesbouyries de Bas.

En 1897 alors qu’elle n’a que 7 ans, naît né et meurt le même jour (3 fevrier 1897) un petit frère prénommé Jean lui aussi.

Son grand-père Pierre Ducasse décède le 19 novembre1899 au Peyré. Sa deuxième épouse Madeleine Pesqué est décédée quelque mois avant le 27 mai de la même année.

Puis c’est le tour de son autre grand-père Gentillou Boué le 14 avril 1900 à Bisquiort.

Et surtout elle perd sa mère Amélie Boué agée de seulement 38 ans, le 18 avril 1901, elle n’est âgée que de 11 ans .

Suivront en 1902, le 27 février, sa grand-mère Jeanne Doyé à Petit Bouniort, et son petit frère Paul âgé de 18 mois.

En 5 ans elle a perdu 6 membres de sa proche famille. Elle quittera l’école au décès de sa mère pour s’occuper de ses deux petit frères Gentil qui vient d’avoir 7 ans et Paul  âgé de 5 mois.


Un an après le décès de sa mère son père qui a 43 ans,se remarie le 18 avril 1902 avec Jeanne Pourteau. De cette union naitront trois enfants Justin en 1903, Emile en 1906 et enfin Maria en 1911. Entre 1903 et 1906 la famille a déménagé au Laya. Et sur la route entre le Laya et le bourg se trouve Moussehons où habite un certain Jean Henri Fortabat.

Capture d’écran 2019-12-21 à 11

 

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20 décembre 2019

Quelques histoires particulières

Faire de la généalogie c’est remonter petit à petit nos ancêtres le plus loin possible. Au bout d’un moment on ressent une frustration en alignant des dates de naissance, de mariage ou de décès. Qui donc étaient-ils ? Quel était leur caractère ? Quelle histoire se cache derrière un nom et de simples dates ? Je rêve parfois de remonter dans le passé pour les rencontrer certaine que quelques uns me décevraient, me feraient peut-être un peu honte ou au contraire me toucheraient ou forceraient l’admiration. Certains ne me marquent pas, je les redécouvre avec surprise à chaque fois. Étaient-ils ternes à ce point dans la vie que cela s’est transmis à travers les siècles ?
Et puis il y a ceux que je connais bien, parfois parce qu’ils m’ont résisté ou me résistent encore, ou parce que à travers quelques évènements ou documents on peut deviner leur histoire ou leur caractère.

20 décembre 2019

Les prénoms

Les prénoms qui dominent sont très nettement Jean et Pierre chez les garçons et Jeanne et Marie chez les filles.

Dans une même fratrie on peut trouver 2 ou 3 Jean ou Jeanne . Quel manque d’imagination pourrait-on dire.Mais ce n’est pas tout à fait cela. Le prénom donné lors du baptème n’est pas toujours celui que portera la personne dans la vie courante c’est le prénom du parrain ou de la marraine.
J’ai été confrontée à ce problème dès mes premières recherches. En effet j’avais interrogée ma "mamie de Martin", Madeleine Ducasse, pour savoir les noms et années de naissance de ses parents et beaux-parents. Me voilà donc partie à la mairie à la recherche de Jean Baptiste Ducasse et Amélie Boué nés respectivement en 1858 et 1863 et autres Fortabat et Pesqué. J’ai trouvé très rapidement Jean Baptiste mais aucune Amélie Boué cette année là, il y avait seulement une Marie Boué. Revenue bredouille à La Haurie j’en ai parlé à mamie qui aussitôt m’a répondu : «  Ah mais c’est elle, son prénom à la naissance c’était Marie ».

Sans titre-1

 

Jusqu’au début du XX° ne sont indiqués qu’un prénom et donc on ne connait que très rarement les prénoms d’usage. Ensuite il y a plusieurs prénoms le prénom d’usage étant le second...ou pas . Pierre Claude Fortabat est bien Claude Fortabat.
Connaissez vous Jean François Fortabat fils de Jean Henri et Madeleine Ducasse ? Vous le connaissez bien sûr, mais sous le nom de Armand .

Je me suis récemment arrachée les cheveux avec les recensements à Ondres pour le couple collatéral Dominique Jean Seosse-Ducassou Gracy Anne Gracieuse. Seosse peut être Ciosse et Ducassou Ducasse. Leur prénoms ne sont pas toujours les mêmes, et ceux de leurs enfants n'en parlons pas. Heureusement ils habitent la même maison ce qui permet de les suivre. Je me suis demandée pourquoi cela variait autant. Est-ce une volonté de leur part de cacher à des gens venus d'ailleurs leur vrai nom, parlent-ils avec un accent que les gens de la ville ne comprennent pas ou sont-ils un peu simplets  ? 

20 décembre 2019

Les patronymes

Les variantes
Je suis toujours très amusée quand je demande un nom de famille que l’on me dise : « attention mon nom c’est avec 2 T ou -er et pas -é… ». Si seulement c’était aussi simple.

Les cas les plus courants , ce sont les lettres doubles ou pas comme pour :  Laffitte, Lafitte, Laffite ou Lafite. Un h en plus ou pas comme pour Niorte, Niorthe

Il y a les variantes pour certaines lettres typiques du Sud Ouest : B ou V ,  H ou F . Par exemple à Pessac Vivrac peut être aussi Bivrac, Bibrac ou Vibrac. Un même individu lors de son mariage et de la naissance de ses enfants verra son patronyme écrit de ces différentes façons. Il y a aussi Hargue ou Fargue, Lahaurie, Lafaurie etc..

Et le plus difficile ce sont les noms écrit de façon totalement différente en fonction de la phonétique. Et on peut dire que cela ne facilite pas les recherches en particulier sur internet.
En voici quelques exemples:
-Seosse, Sihosse, Ciosse, Siosse
-Hayet , Haië, Haiet
-Foy, Fois
-Duplaceau, Duplassot, Du Placeu, Placeau, Placeu
-Castagnos, Castagneaux
-Lahillade, Lafeuillade

Et puis un Ducasse peut se transformer en Ducassou et vice versa.

Leur signification

Les noms de famille peuvent être des noms de métiers (ex: Charpentier), des caractéristiques physiques (ex:Lebrun), des prénoms (ex:Pierre) ou des noms de lieux et cela est vrai dans les autres pays. La particularité du Pays Basque et du Pays Gascon est qu’il s’agit de 93% de noms de lieux, chaque chef de famille étant identifié par le nom de sa maison.

Fortabat et Hontabat.
Ces deux noms sont-ils basques ou gascons ?
On peut les rapprocher du nom d’Ostabat , village situé dans le Pays Basque près de Mauléon. Donc c’est basque. Et bien non car Ostabat est le nom d’origine latine du village, son nom basque étant Izura. Ostabat dérive du latin « Hostavallem » signifiant la vallée de l’hospitalité. On le retrouve mentionné sous cette forme dans le guide du pèlerin de Saint Jacques datant du XII°. En effet Ostabat se trouve à la jonction de plusieurs chemins de Compostelle et y étaient regroupés de nombreuses hostelleries, hospitals etc .
Dans le Sud Ouest , les noms de lieux se terminant par -bat correspondent à des lieux dans une vallée, un creux, en bas. Comme Bellebat en Gironde.

Pour en revenir à nos noms de famille, il est facile de trouver la signification de Hontabat : la fontaine d’en bas, du vallon, du creux. Ainsi au XVII° on trouve dans les registres une maison à Tarnos appelée Houn dou bas ou Houn dou bat  elle n’est pas dans une vallée mais près de l’Adour en contrebas près d’une source . A l’heure actuelle elle est devenue Houndebosc, il est vrai qu’entre le XVII° et maintenant un bosquet a poussé. Il y a une deuxième maison appelée Hontabat en 1810, difficile à repérer aujourd’hui car plus ou moins sur le trajet de l’autoroute, mais là, il y a bien et un creux et une source.

Quant à Fortabat , c’est toujours le mystère. Le  « -abat » a surement la même signification. Fort pourrait être la personne forte mais également le prénom Fort, fréquent au Moyen Age et que j’ai également rencontré au XIX°. Mais la formation du nom de famille avec l’association d’un nom de personne et d’un nom de lieu est très peu probable. Ce qui pourrait être plus logique c’est la formation à partir de Hort- (venant du latin hortus ) signifiant jardin, d’où le jardin d’en bas. Mais les noms dans ce coin du Sud Ouest venant de hortus ont plutôt donné Orthevielle comme nom de lieu ou Ortet comme nom de famille donc sans le « h ». Le mystère reste.

Un autre nom apparait avec la même origine c’est le patronyme Bats

Ducasse-Ducassou : chêne, ou lieu planté de chênes.

Paquet : porteur de paquet, porteur ou marchand de fagot.

Lesca: endroit où croit l’esque (esca en latin) qui est une sorte de plante des marais.


20 décembre 2019

Les métiers

Les métiers ne sont pas toujours indiqués dans les actes d’état civil ancien, soit par oubli soit parce que dans les villages il va de soit que l’on a à faire à des laboureurs ou cultivateurs. Je ne tiens donc compte que des métiers qui sont identifiés,  soit 56 côté Fortabat et 61 côté Paquet.
Comme pour la très grande majorité des français nos aïeux travaillaient la terre. Là encore je vais séparer les Fortabat et les Paquet car il y a une nette différence entre les deux.
Chez les Fortabat les métiers de la terre sont les plus représentés, avec 61 % de cultivateurs/laboureurs/métayers, cela s’explique facilement puisque la plupart habite en milieu rural.
Chez les Paquet il y a une plus grande diversité professionnelle seulement 35% de cultivateurs /laboureurs.

 

FORTABAT

PAQUET

CULTIVATEUR/LABOUREUR

31

19

MENAGERE/ETAT DE LABEUR

11

7

FORGERON

2

 

MAÇON

1

3

MARCHAND

2

1

MAITRESSE DE DOMAINE

1

 

PROCUREUR

2

1

TISSERAND

1

1

CALFAT

 

1

CHARRON

 

1

CHIRURGIEN

 

1

COMPTABLE

 

1

COUTURIERE

 

1

DOMESTIQUE

 

5

CHANTEUR LYRIQUE

 

1

CONCIERGE

 

1

MENUISIER

 

2

MENDIANTE

 

1

MODISTE

 

1

SCIEUR DE LONG

 

1

DOUANIER

 

1

TAILLEUR

 

2

TAILLEUR DE PIERRE

 

1

ARMURIER

 

1

BLANCHISSEUSE

 

2

Je n’ai indiqué que le métier exercé le plus longtemps ou en « fin de carrière » nos ancêtres pouvant changer de travail au cours de leur vie.
Par exemple Jean Doyé est d’abord tisserand, un des métiers les plus bas de l’échelle sociale, avant de devenir laboureur.
Pierre Marcel Paquet est comptable avant de faire une carrière de chanteur lyrique. Raymond Lesca est désigné comme gémier (gemmeur) à son mariage, puis résinier à la naissance d’un de ses enfants ; il habite alors Ondres. Il part ensuite à Bayonne pour être préposé à l’octroi et enfin concierge des abattoirs à Saint Esprit.
Jean Baptiste Froment est tailleur d’habit en arrivant à Pessac avant de devenir aubergiste.

20 décembre 2019

Décès

L’acte de décès est le plus difficile à trouver.

Cela s’explique par quatre raisons.  
- La première évidente est que quand une personne naît on ne peut savoir combien de temps elle vivra et cela peut aller de quelques jours à 90 ans ou plus « Il n’est rien de plus certain que la mort ni de plus incertain que l’heure d’icelle » ainsi commencent généralement les testaments, jolie manière de dire la même chose.
- La deuxième est qu’une personne donnée peut partir vivre ailleurs. Il y a bien sûr le cas des migrants  mais également le cas des personnes âgées veuves qui partent habiter chez un enfant dans le village d’à côté dans le meilleur des cas, mais parfois plus loin.
- La troisième est que le prénom d’usage n’est pas le prénom de baptême. Ainsi une personne âgée isolée peut être connue de ses voisins qui déclareront son décès sous un prénom différent de celui de son baptême ou de sa naissance . Sans aller chercher bien loin Claude Fortabat est connu sous ce seul nom par tous ses amis et même sa famille alors que son prénom pour l’état civil est Pierre Claude et parfois uniquement Pierre.
Il y a aussi le cas des décès accidentels sur la route ou par noyade dans un village pas forcément lointain mais où la personne n’est pas connue.
- Enfin l’acte de décès est souvent laconique donnant peu d’indications. Les personnes qui le déclarent sont généralement des voisins, l’âge est approximatif. Il n’est pas rare d’avoir une différence de plus de 5 ans entre l’âge réel et l’âge donné pour une personne âgée. Et il n'est pas simple de s’y retrouver quand les prénoms sont Jean, Pierre, Jeanne ou Marie. On saura ou pas si la personne est déjà veuve, avec un peu de chance le conjoint est nommé. Si il s’agit d’un enfant les parents sont mentionnés.

Lieux des décès

 

 

 

 

 

FORTABAT

PAQUET

Total

Non trouvés

34

16

50

Landes

81

59

140

Saint Martin de Seignanx

60

15

75

Tarnos

4

16

20

Saint André de Seignanx

2

2

4

Saubrigues

3

 

3

Biaudos

 

1

1

Saint Martin de Hinx

5

6

11

Labenne

2

6

8

Ondres

2

10

12

Boucau

1

 

1

Orx

1

 

1

Saint Laurent de Gosse

1

 

1

Sainte Marie de Gosse

 

2

2

Dax

 

1

1

Gironde

0

21

21

Bordeaux

 

10

10

Pessac

 

7

7

Merignac

 

1

1

Landiras

 

3

3

Pyrénées Atlantiques

2

6

8

Bayonne

 

2

2

Saint Esprit

 

3

3

Urt

1

 

1

La Bastide Clairence

1

 

1

Pau

 

1

1

Autres départements

 

 

 

Paris

1

 

1

Avignon

 

2

2

Marseille

 

1

1

Saint Beat

 

1

1

Longévité

On pense couramment que nos ancêtres ne vivaient pas longtemps et bien ce n’est pas tout à fait vrai.
J’ai ainsi relevé dans l’ensemble de mon fichier de généalogie l’âge au décès quand il était connu.
La première colonne indique l’âge moyen au décès, d’une part de 1633 à 1999, puis XVII°, XVIII°, XIX° et XX°.
Puis viennent les âges minimum et maximum au décès, le nombre total de décès trouvés. Je les ai ensuite répartis par tranches de 10 ans. La dernière colonne indique l’espérance de vie que l’on a quand on a atteint 20 ans.
Au XVII° je n’ai pas suffisamment de données pour que cela soit significatif.
Mais on voit très vite que aux XVIII° et XIX° la mortalité infantile est prédominante allant jusqu’à 37% pour les 0-10 ans au XVIII°. Elle diminue très significativement au XX°.
Une fois passé le cap de l’enfance et surtout des 10 premières années, l’espérance de vie augmente beaucoup. Un enfant né entre 1700 et 1799 a, à sa naissance, une espérance de vie de 34 ans. Si il survit aux maladies infectieuses et aux différentes carences jusqu’à 20 ans, son espérance de vie devient de 55 ans soit 21 ans de plus.

 

MOY

MIN

MAX

NB

0-10

10-19

20-29

30-39

40-49

50-59

60-69

70-79

80-89

>90

Esperance

 à 20 ans

1633-1999

44

0

99

1022

267

31

63

68

59

106

148

189

89

12

60

1633-1699

34

2

63

9

1

 

1

5

1

 

2

 

 

 

38

1700-1799

34

0

90

344

129

10

17

29

25

43

44

32

13

2

55

1800-1899

44

0

97

524

136

16

37

26

30

51

75

110

41

2

60

1900-1999

66

0

99

145

5

1

8

8

3

12

28

44

29

7

69

Si on compare de la même façon la lignée Sosa , on gagne en longévité  ce qui est normal puisque nos ascendants ont forcément dépassé l’enfance pour avoir eux même des enfants. Le décès entre 10 et 19 ans étant survenu à 19 ans.
Cela permet de voir que finalement on pouvait atteindre les 80 ans voire 90.
Pour mémoire Aliénor d’Aquitaine meurt en 1204 à l’âge de 82 ans et c’était pourtant il y a bien longtemps.

 

MOY

MIN

MAX

NB

0-10

10-19

20-29

30-39

40-49

50-59

60-69

70-79

80-89

>90

Esperance 

à 20 ans

1633-1999

64

19

97

274

 

1

2

20

17

50

67

79

33

6

65

1633-1699

44

26

69

9

 

 

1

4

1

1

2

 

 

 

44

1700-1799

60

19

90

124

 

1

1

12

10

28

34

28

8

2

61

1800-1899

68

33

97

119

 

 

 

3

6

18

27

43

20

2

68

1900-1999

72

38

91

21

 

 

 

1

 

3

4

8

3

2

72

Cause des décés


Les causes des décès sont rarement indiquées. Dans la lignée Sosa il y a 3 cas où cette cause est mentionnée:
- Marie Dugay (63) décède le 21/2/1871 lors d’un accouchement
- Celestine Labadie (59) est victime du choléra le 19/9/1855
- Et Baptiste Alexandre Pesqué (18) succombe à une apoplexie cérébrale âgé de 90 ans tout de même le 1/8/1906.

Les décès par maladie
Si on élargit à l’ensemble des collatéraux  il y a quelques cas de maladies mentionnées telles que la dysenterie, la tuberculose, la variole, l’appendicite. C’est uniquement au XIX° qu’apparaissent ces indications.
Quand à la mère de notre grand mère  Madeleine Ducasse il semble bien qu’elle soit décédée à cause d’une pneumonie en 1901. Moins de cinquante ans plus tard apparaissait la pénicilline qui aurait pu la sauver.
Bien que les causes ne soit pas données on peut soupçonner une épidémie quand dans les registres, lles décès sont beaucoup plus importants certaines années ou certains mois. Ils concernent alors les enfants en bas âge, les personnes âgées, mais aussi les personnes dans la force de l’âge. Ainsi dans une même maison vont disparaitre à quelques jours d’intervalle 4 ou 5 personnes voire plus.

Les décès par accident .
Une certaine Marie Miremont qui en 1794 est âgée de 59 ans meurt après une chute d’un arbre.
Une cause que l’on retrouve souvent indiquée dans la région du Seignanx est la mort par noyade qu’elle soit dans l’Adour ou en mer.

Ce que je n’ai pas trouvé dans notre ascendance directe ce sont des décès lors des différentes guerres (en dehors des famines occasionnées), pas de guillotinés lors de la Révolution, pas de suicide, pas de meurtre (quel dommage pour ce dernier cas, cela m’aurait amené à conduire des recherches dans les registres judiciaires !)

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