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Des racines et des arbres
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16 mars 2020

Dominique Fortabat était pour moi ce qu'en

Dominique Fortabat était pour moi ce qu'en généalogie on appelle un invisible. Je ne connaissais de lui que ses dates de naissance, mariage et décès, j'oubliais son prénom.

J'ai décidé de mieux le connaitre. Je me suis penchée sur son entourage familial, sur ce qu'avait pu être son enfance, son adolescence etc. Il me reste encore des choses à chercher, mais en écrivant ces lignes, il m'arrivait parfois de sentir une petite tape sur l'épaule et voir le doux sourire d'un petit bonhomme au béret bien enfoncé sur sa tête.

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16 mars 2020

Dominique Fortabat : son entourage familial

Dominique est né dans une grande famille .

Il est le 11ème enfant de Pierre et le 5ème de Jeanne Duplaceau sa 2ème épouse .
Son entourage familial est le suivant:
4 grands-parents comme tous le monde.
11 oncles et tantes
11 frères et soeurs
25 neveux et nièces
18 cousins et cousines
puis 6 enfants.

Dans la réalité certains n’ont pas vécu assez pour qu’il les connaisse et ne feront pas partie de son entourage familial.

Ses grands parents
Il ne va connaitre qu’une grand-mère, c’est Catherine Graciet sa grand-mère maternelle, qui habite à Saint-Martin dans la maison Cassebé, une maison pas si éloignée que ça de la maison Sausset de Saint André, où ont longtemps vécu ses parents. Ils y vivent sûrement encore en 1812 au décès de la grand-mère.
 
Ses frères et soeurs, neveux et nièces
Sur ses 11 frères et soeurs il n’en connaitra que 8 .
En effet 3 des enfants de Gracie Bauchire la première femme de son père sont morts avant sa naissance. Quant à Laurent né 3 ans après lui on ne sais pas ce qu’il devient pour l’instant. 

Sur le tableau suivant j'ai séparé les enfants des deux épouse de Pierre Fortabat avec deux couleurs différentes

Descendance de Pierre Fortabat



Jean son frère ainé, a 23 ans lorsque Dominique nait. Deux ans après il épouse Marie Pesqué de 7 ans sa cadette. Comme son père Pierre il va habiter entre Saint-Martin et Saint-André au gré des contrats de métayages.  
Jean va avoir 5 enfants, les 5 premiers neveux de Dominique . Le premier Pierre, comme le grand-père Fortabat qui a sûrement été le parrain, nait en 1815 alors que Dominique a 6 ans. Pour aller lui rendre visite que ce soit d’abord à Menjoye à Saint-Martin ou ensuite à Bordenave à Saint-André il faut seulement 1/2 heure à pied selon google map, mais à l’époque à travers champs et avec l’habitude c’est sûrement moins. Ce petit Pierre ne vivra que 5 ans, disparaissant en 1820. La famille est complétée par 4 autres neveux et nièces nés entre 1819 et 1827 ; Catherine, Jeanne, Catherine et François. Si la première s’éteint à 19 ans, les autres  vont vivre jusqu’à 75 ans, tous célibataires, les deux derniers terminant leurs parcours à l’Hospice Saint-Jean de Saint-Martin de Seignanx.
A la fin de sa vie l’oncle Jean repartira vivre à Saint-Martin à Jaurey. Il y décède en 1863. On voit sur la carte qu’il sera resté toute sa vie sur un territoire restreint, comme tous les autres frères et soeurs de Dominique.

Jean le deuxième né de Pierre ne lui laissera pas de souvenirs. En effet il meurt à Figueras en Espagne en 1811 alors qu’il est soldat et que Dominique n’a que 15 mois. Il était peut-être même parti avant sa naissance et il ne l’aura pas connu. C’est un exemple de personne que je croyais décédée enfant et grâce aux relevés systématiques qui sont peu à peu mis en ligne je viens de retrouver son parcours. Il semble par ailleurs que la famille n’ait su qu’il était mort que très tard puisque lors du recrutement militaire de Dominique en 1829, il est présumé mort en service.

Jeanne sa demi-soeur, a 12 ans à la naissance de Dominique, et aura aidé Jeanne Duplaceau à élever ce nouvel enfant, le gardant quand sa mère était occupée au champ ou au jardin.
Elle se marie tardivement à 28 ans avec un charpentier de 41 ans, enfant de l’hospice de Bayonne (enfant abandonné ou dont les parents ne peuvent s’occuper) nommé Jean Raymond. Nous sommes en 1825 et Dominique est alors âgé de 15 ans. De cette union naîtront deux garçons Pierre (comme le grand-père) en 1827, puis Jean le 5 mai 1829, à peine quelques jours  avant le décès de Jeanne le 12 mai. Que deviennent le père et les deux garçons, je ne sais pas, ils disparaissent des registres et malheureusement il n’ y a pas comme ailleurs de recensement à Saint Martin ou Saint André autre que celui de 1819 qui auraient permis de savoir s’ils étaient restés dans le coin.

Catherine la première née de Jeanne Duplaceau a quant à elle 6 ans à la naissance de Dominique.
Quand son premier enfant né en septembre 1824 elle n’est pas encore mariée et habite chez son frère ainé Jean, ce qui pourrait laisser penser que ses parents n’ont pas accepté son état, mais c’est tout de même son père Pierre qui vient déclarer l’enfant, et il bien déclaré avec le nom du père de l’enfant François Bachacou. La situation sera régularisée deux mois plus tard en novembre 1824 par le mariage de Catherine et François.
Catherine et François s’installent très rapidement dans la maison appelée Lassale à Saint-André-de-Seignanx et ils y resteront jusqu’en 1841.
Sept autres enfants vont naitre de cette union, avec une fois de plus une grande originalité de prénoms puisque sur 8 enfants il y a 4 Jean et 2 Anne, heureusement Marthe et Dominique se distinguent un peu ! Cinq de ces enfants vivrons jusqu’à l’âge adulte et resterons autour de Saint-Martin sauf la fille ainée Anne qui après avoir eu 2 enfants hors mariage, partira s’installer à Soorts à 4 heures de marche de Saint-Martin, avec le père des enfants qu’elle finira par épouser
Catherine comme sa demi-soeur Jeanne s’éteindra jeune à 38 ans, le 17 juin 1841, quelque mois après la naissance de son dernier enfant.

Jean Fortabat, voit le jour en 1805 à Sausset à Saint-André de Seignanx comme ses frères et soeurs. il a 5 ans à la naissance de Dominique, et ce sera peut-être le plus proche de ses frères que ce soit géographiquement ou par leur longévité équivalente.
Il se marie en 1834 avec une fille de Biaudos, Anne Pecastaing avec laquelle il va vivre dans la maison Bedbeder à Saint-André de Seignanx, qu’il quittera pour emménager à Biaudos entre 1840 et 1844. C’est également dans cette maison de Bedbeder que s’éteindra en 1837 leur père Pierre Fortabat et où vivra aussi jusqu’en 1837 leur jeune soeur Cécile.
Jean va donner à Dominique 5 neveux et nièces supplémentaires nés à Saint-André entre 1836 et 1848: Dominique, Laurence, Jeanne, Jean, et de nouveau Dominique. Les deux filles sont perdues de vue, Dominique l’ainé s’éteindra en 1880 comme son oncle. Jean ira au delà de 90 ans, et le dernier Dominique qui est garde mobile des Landes contracte la variole dont il décèdera à l’hôpital de Lisieux .

Jean Fortabat, et oui encore un est né en 1806 toujours dans la maison de Sausse . Lors de son recrutement militaire, il est sans profession, exempté car frappé “d’idiotisme avéré“. Il vivra jusqu’à 34 ans à Saint-Martin, il est alors laboureur.

Cécile Fortabat  la dernière des soeurs a 18 mois à la naissance de Dominique. Ils passeront leur enfance ensemble d’abord à Saint-André puis à Saint- Martin. On la retrouve avec ses parents et son frère Jean à Saint-André dans la maison appelée Bedbeder.
L’année 1837 va être riche en événements pour elle. Elle se marie comme sa soeur Jeanne un peu tard à 28 ans avec Pierre Placet le 28 février. Ils ont leur premier enfant, une petite fille, peu de temps après puisque celle ci nait le 23 avril. Le patriarche de cette grande tribu Pierre Fortabat décède le 7 mai, avant sa petite fille nouvelle-née le 19 juin.
La famille déménage très rapidement pour s’installer à Saint-Martin successivement à Petite Hillade où naissent 2 enfants, Jean en 1838 et Jean en 1840, puis à Chevalier  où naitrons Denis ( tiens un prénom qui dénote !) en 1846 et Pierre en 1849.
C’est également à Chevalier que s’éteindra en 1850 Jeanne Duplaceau, mère de Cécile et Dominique, à 81 ans après une vie bien remplie.
Des 5 enfants de Cécile, deux vont mourir en bas âge, ce sont les deux premiers Anne et Jean, les deux suivant sont ensuite introuvables. Le dernier Pierre qui est ouvrier trouve la mort sur un chantier à Dakar en 1883, un an avant sa mère et deux ans avant son père  qui habitaient au moins depuis 1876 à Saint-Barthélémy.

On voit bien en se penchant de plus près sur la famille proche de Dominique que les deuils d’enfants ou de personnes jeunes, en particulier les femmes étaient fréquents. J’imagine bien qu’il devait y avoir une certaine fatalité de la part de nos ancêtres face à cela.  

Quand on place sur une carte les différents lieux où ont habité le couple Pierre Fortabat-Jeanne Duplaceau et leurs enfants (ainsi que ceux de Pierre et de sa première femme Gracie Bauchire) on se rend compte que les frères et soeurs sont tous restaient très proches les uns des autres et de leurs parents.
Parmi les neveux et nièces certains se sont un peu plus éloignés du nid.  


Ses oncles et tantes, cousins et cousines  

Les Fortabat

Du coté Fortabat  Dominique a 5 oncles et tantes.
Pour trois d’entre eux, Marguerite, Jean, Etienne,  je n’ai de leur existence que leur acte de baptême. Il y a une Marie Fortabat marraine du 2ème fils de Pierre Fortabat dite tante paternelle, mais impossible de la localiser par la suite. Au final on ne peut suivre que l’existence de l’oncle Alexandre Fortabat

Alexandre Fortabat est né vers 1759, c’est à dire qu’il a à peu près un an de moins que Pierre Fortabat. Il s’est marié en 1791 à Saint-André-de-Seignanx avec Françoise Milheres, une fileuse native elle aussi de Saint-André. Ils vont avoir 6 enfants, plus solides que les enfants de Pierre car mis à part le deuxième prénommé Dominique qui décède à 13 ans , les autres vont tous atteindre l’âge adulte, se marier, avoir des enfants et vivre suffisamment longtemps pour que Dominique les connaissent et les rencontrent au cours de réunions familiales.
Dominique notre aïeul va très peu connaître son oncle qui décède en 1811 quand il n’a pas encore 2 ans. Alexandre et sa famille ont déménagé entre 1799 et 1804 à Saubrigues où sont nés ses deux derniers enfants.

    -Marthe Fortabat l’ainée est née en 1792, elle se marie à 19 ans, en 1812 à Biaudos avec Bernard Barragué. C’est à Biaudos qu’elle va rester durant de nombreuses années avant d’aller habiter à Saint Martin de Hinx.
    -Pierre Fortabat né en 1797, ne va pas quitter Saubrigues ; il s’y marie, il y a ses enfants et y décède.
    -Jean Fortabat né en 1799, va quitter Saubrigues pour s’installer définitivement à Orx à partir de 1824 date de son mariage avec Anne Sallenave
    -Dominique Fortabat est plus proche de “notre“ Dominique puis qu’il nait en 1804, il se marie deux fois à Biaudos et décèdera en 1860 à Saint André de Seignanx
Ces quatre cousins sont peut-être un peu trop âgés et un peu éloignés pour qu’il y ait eu des liens étroits avec Dominique.
    -Marthe la petite dernière est bien plus proche. En effet elle nait en 1806 et décède comme lui en 1880 et restera toute sa vie à Saubrigues. Contrairement à Dominique elle se marie très jeune à tout juste 17 ans.

Fortabat Alexandre



Les Duplaceau

Du coté de Jeanne Duplaceau, Dominique a eu 6 oncles et tantes. Deux sont perdus de vue il s’agit des deux premiers frères de Jeanne : Jean né un an avant elle et Guillaume né en 1771. La difficulté vient du nom de Duplaceau qui peut s’écrire de tellement de façon qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Les autres orthographes sont : Duplasso, Placeau, Placeu, Du Placeau etc. Un des frères de Jeanne, Etienne ne vit que quelque mois.
Au final Dominique connaitra 1 oncle  et 2 tantes maternels.

duplaceau



Jean Duplaceau, un drôle de personnage . Il naît en 1773. Quand il se marie à 23 ans avec une certaine Marie Lafont, il est régent (enseignant ). Il est aussi mentionné comme instituteur lors de la naissance de ses deux premiers enfants en 1799 et 1801, puis on le retrouve à partir de 1803 comme laboureur. Ce qui surprend c’est qu'il a plusieurs fois déménagé à un an d’intervalle. Comme instituteur ça pourrait se comprendre, mais un laboureur reste plus longtemps que 1 an sur la même parcelle. Peut-être un peu instable ce monsieur ! En 1819 on le retrouve dans le recensement de Saint-Barthelemy, ensuite il disparaît….pour l’instant.
Le couple aura au moins 6 enfants. Trois vont naitre et disparaitre avant même la naissance de celui ci.
   - François Duplaceau cité dans le recensement de 1819 à Saint-Barthelemy a dû naitre en 1798
   - Etienne Duplaceau nait en 1799. il se marie à Tarnos en 1820, mariage auquel aura pu assister son cousin Dominique du haut de ses 11 ans. Après la naissance  de sa première fille en 1821, on ne le retrouve plus.
    Un Jean Duplaceau est cité comme témoin à la naissance de la fille de son frère Etienne. Il habite Saint-Barthelemy et il s’agit peut-être  en fait de François. Ne vous étonnez pas outre mesure de ces confusions de prénoms, cela est fréquent.
Mais une chose est certaine c’est que l’oncle Jean Duplaceau qui sait signer, avec une très jolie signature d’ailleurs, qui a été instituteur, n’apprendra pas à écrire à ses enfants qui eux ne signent pas. Drôle de personnage disais-je.

Cécile Duplaceau est la plus jeune soeur de Jeanne Duplaceau (mère de Dominique).  Elle nait à Saint-Martin en 1781 et se marie en 1811 âgée de 30 ans avec Laurent Larrieu qui est veuf depuis 1 an. Le couple aura deux enfants au moins. 
La tante Cécile décède à Saint-Jean-de-Lier, près de Pontonx en 1840 alors qu’elle est âgée de 59 ans . Pour y aller il faut plus de 12 heures de marche . Depuis quand y est-elle ? Pourquoi est-elle là-bas impossible de répondre. Curieusement dans son acte de décès , si ses parents sont bien identifiés, il n’ y est pas fait mention de son mari qui pourtant est encore en vie, alors sont-ils séparés, cela est fort probable. Autre curiosité, dans la maison où elle finit ses jours nait quelque mois plus tard une petite Marie Larrieu dont le père Jean est âgé de 45 ans . Qui est ce Jean ? Il ne peux pas être le fils de Cécile et Laurent, est-ce un fils du premier mariage du mari de Cécile cela non plus n’est pas possible alors un frère de celui-ci ? Quant à Laurent Larrieu , il décède en 1845 à l’hospice civil de Bayonne en 1845 et il est mentionné qu’il est sans domicile fixe.
Les cousins Larrieu sont au nombre de deux:
    - Pierre Larrieu né en 1814 à Saint-Martin, plus jeune que notre Dominique de 5 ans. Il va se marier à Bordeaux à l’âge de 34 ans avec une fille de Dax qui est de parents inconnus, il est alors charpentier de navire ce qui va l’amener à voyager. Il décèdera 10 ans après son mariage à l’autre bout du monde, …..à Saint-Denis de la Réunion. Nous sommes en 1860 , Dominique a 51 ans, a-t-il su que son cousin germain était mort si loin, vraisemblablement . J’aime imaginer l’employé de mairie de l’époque recevant l’acte de décès à retranscrire dans les registres de la commune, chercher peut-être où se trouve cette lointaine ville française et largement en parler autour de lui dans la commune, un verre de vin à la main.
    - Jean Larrieu né en 1817 à Tarnos. Ensuite ?

Marie Duplaceau aura des liens particuliers avec Dominique. Elle nait à Saint-Martin de Seignanx en 1775 et c’est également à Saint-Martin qu’elle se marie en 1802 avec Jean Darrigues. Et là il va falloir bien suivre l’histoire !
Marie Duplaceau et Jean Darrigues vont avoir 5 enfants qui sont donc les cousins germains de Dominique Fortabat du coté maternel. Jusque là c’est simple. ….Et, ces 5 cousins germains sont aussi les cousins germains de la future femme de Dominique , une certaine Marie Darrigues. Mais Dominique et Marie ne sont pas cousins. Si je vous dis que Marie Duplaceau est la tante maternelle de Dominique Fortabat , et que Jean Darrigues est à à la fois l’oncle par alliance de Dominique Fortabat et l’oncle paternel de Marie Darrigues future madame Fortabat c’est peut-être plus clair . Un petit schéma  explicatif.

 

Dominique FORTABAT – Liens de parenté


Marie Duplaceau et Jean Darrigues se marient à Saint-Martin en 1802 et c’est là qu’ils auront leur cinq enfants entre 1800 et 1812. Ils déménageront ensuite à Tarnos entre 1812 et 1819 à la Borde neuve de Hureaux. C’est là que Marie s’éteindra à l’âge de 51 ans en 1827.
    - Cécile Darrigues la fille ainée , née en 1800 décède à seulement 21 ans
    - Jean Darrigues né en 1819 va rester à Hureaux entre le moulin de Hureaux et Petit Hureaux. Ils sont tout d’abord situés dans la commune de Tarnos avant que le quartier de Boucau devienne en 1857 une commune indépendante. C’est une partie du territoire landais qui passera dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce cousin restera dans la vie de Dominique jusqu’en 1873, date à laquelle il disparait âgé de 69 ans.
    - Jeanne Darrigues est née en 1805, elle a 4 ans de plus que Dominique . Comme son frère Jean elle fera sa vie à Tarnos s’ y mariant à 22 ans avec Jean Bertrix. Elle aussi décèdera jeune à  à peine 31 ans. Mais il ne semble pas que ce soit des suites de couches car aucun petit Bertix n’est né à cette date là.
    - Pierre Darrigues né en 1808 ne vit que 2 mois et Dominique ne pourra donc pas le connaitre.
    - Marie Anne  qui nait en 1812 va comme ses frères et soeurs être fidèle à Tarnos. Elle se marie en 1836 avec Jean Simon et s’éteindra à la fin du XIX° en 1896 âgée de 84 printemps.

 

Capture d’écran 2020-02-10 à 18

Lieux de séjour des frères et soeurs de Dominique

16 mars 2020

Dominique Fortabat: son enfance

Dominique Fortabat nait le 30 septembre 1809 à huit heures du soir à Saint-André-de-Seignanx. Sa naissance est déclarée à la mairie le lendemain par son père accompagné de François Vignolle et Bernard Corrihons tous deux laboureurs comme lui.
Il aura surement été baptisé le lendemain avec comme parrain un Dominique que je ne suis pas arrivée à déterminer, il faudrait pour cela se plonger dans les archives diocésaines.

A la naissance de Dominique, son père est déjà âgé puisqu’il a 51 ans. Sa mère, pour sa part, est plus jeune mais a tout de même 40 ans.
Il s’agit en effet du second mariage de son père. Sa première épouse est décédée en avril 1800, et il s’est remarié avec Jeanne Duplaceau deux ans plus tard, en avril 1802, Jeanne étant déjà âgée de 33 ans.

Dominique est le cinquième enfant de Pierre Fortabat et Jeanne Duplaceau. A sa naissance six des douze enfants de Pierre vivent vraisemblablement dans la maison. Jean le fils ainé n’est pas encore marié, les autres enfants ont entre 12 ans et 18 mois.

Dominique passe son enfance d’abord à Saint-André de Seignanx puis à Saint-Martin avec ses parents et ses frères et soeurs. Ils vivent d’abord dans une maison appelé Sausset sur l’actuelle route départementale D54 qui amène au bourg de Saint-André, route qui existe déjà sur les plans cadastraux de 1810.
Puis la famille déménage à Mignon entre la fin de 1812 et 1819, maison située sur cette même route mais à Saint-Martin. Ces deux maisons n’existent plus à l’heure actuelle. Pour avoir une idée de leur taille on peut les comparer sur les plans du cadastre de 1810 avec Lafaurie que nous connaissons . Ainsi Sausset ou Saucet parait bien plus petite que Lafaurie avec un seul corps de bâtiment. Mignon est une maison plus grande avec deux dépendances mais moins que Lafaurie. On reconnait bien à Lafaurie la grange telle que nous l’avons connu ainsi que la forge, la partie arrière où habitaient les Latour a été modifiée. Ajoutons qu’au Mignon habitent les membres d’une autre famille, au nombre de 5 et pour lesquels je n’ai pu établir aucun lien avec notre famille. La maison pouvait être séparée en deux logements comme Lahaurie l’a été dernièrement.

SaucetMignon

Lahaurie

Dans sa toute petite enfance alors qu’il a entre 2 et 3 ans plusieurs événements familiaux vont se produire, dont il n’aura sûrement pas grand souvenir. Son oncle Alexandre Fortabat décède en 1811 à Saubrigues et sa seule grand-mère décède en 1812 à Saint-Martin de Seignanx, il y a aussi des évènements plus joyeux comme le mariage de son frère ainé Jean en 1811 et la naissance de son frère Laurent en 1812.

Cette époque là marque aussi le déclin de l’Empire. En 1812 la campagne de Russie est un échec, mais l’impact le plus grand pour le Seignanx va commencer en Espagne dès 1808. L’invasion de la France par une coalition espagnole, britannique et portugaise se prépare. En octobre 1813 les Anglais entrent en France à Hendaye, les troupes anglaises prennent et s’installent à Bayonne en 1814.

Les troupes françaises dont la 1ere division d'infanterie du général Maximilien Foy garde la rive droite de l'Adour en s'installant dans les villages de Saint-Barthelemy, Saint-Martin-de-Seignanx,Tarnos où elles vont laisser un mauvais souvenir. En effet non seulement il faut leur fournir de quoi se loger mais aussi de quoi se nourrir. Puis le front se déplacera vers Peyrehorade puis Orthez où les français capituleront. La circulation sur l'Adour est devenue périlleuse avec des tirs constants des soldats anglais sur les embarcations. Les soldats anglais, espagnols et portugais sont passés devant les yeux du petit Dominique qui a entre 4 et 5 ans. Cette période aura été difficile. Non seulement à cause de la présence des soldats, des combats très proches, mais aussi parce que les récoltes n’ont pas pu avoir lieu normalement. En effet dans un acte notarié le père de Dominique, Pierre Fortabat, explique qu’il ne peut pas donner ce qu’il doit à son propriétaire car les semences de 1814 n’ont pas pu être faites du fait de l’occupation.

En 1815 Napoléon part en exil, Louis XVIII installe la Restauration et jusqu’en 1870 la France ne connaitra plus de guerre. Ce sera plutôt une période de progrès et de prospérité.

Pendant l’enfance de Dominique, l’instruction n’est pas encore obligatoire. Sait-il lire, probablement pas, mais il est sur qu’il ne sait pas écrire et ne signera aucun acte civil ou autre. Ses parents, ses frères et soeurs, sa femme seront comme lui, il faudra attendre ses enfants pour voir apparaitre des signatures et l’instruction. Je n’ai pas encore trouvé de quand date l’école de Saint-Martin

A cette époque là dans les campagnes, le temps du jeu ne dure pas longtemps, on apprend très vite le métier du père. Les petits paysans se contentent comme jouet d’un bout de bois transformé en sifflet, ou en petit personnage sculpté. Dès 6 ans Dominique gardera probablement les oies ou les vaches pendant que ses soeurs aident certainement sa mère : au jardin, à s’occuper du petit dernier et de l’intérieur. Il sera allé chercher le petit bois, l’eau à la fontaine, alors l’école dans tout çà, elle ne sert pas à grand chose. Durant le XIX° siècle, des lois vont petit à petit être promulguées pour diminuer le travail des enfants, qui sont de plus en plus utilisés dans les usines. Ainsi il sera interdit de faire travailler les enfants plus de 10 heures par jour. Mais à la campagne, quand l’employeur est le père, il est probable que cette loi ne soit pas beaucoup appliquée.

Touton, puisque c’est ainsi qu’on le surnomme n’habite qu’à un petit kilomètre de l’église Saint-Martin-de-Seignanx ce qui facilitera certainement son éducation religieuse.

Saint-Martin-de-Seignanx en 1806 compte 1976 habitants et environ 290 maisons disséminées sur la commune. Le bourg est tout petit, on reconnait bien l’église, flanquée de deux petites maisons dont le presbytère, la mairie en face ou plutôt le bâtiment qui l’a précédé. C’est le seul endroit où les maisons ont des numéros et non des noms. Ce que nous avons connu comme « Chez Claverie » existe déjà et est peut-être déjà une auberge.

BOURG DE ST MARTIN



 

16 mars 2020

Dominique Fortabat: son adolescence

Que sait-on de l’adolescence de Dominique ….. rien ou presque.

Petit à petit il va apprendre le métier de laboureur auprès de son père, de ses frères ainés. Il peut avoir été placé comme domestique dans une autre famille comme cela se faisait à l’époque, mais malheureusement une fois de plus les recensements à Saint-André-de-Seignanx et Saint-Martin-de-Seignanx sont manquants.

A 15 et 16 ans il particip aux mariages de deux de ses soeurs, Jeanne et Catherine.
Dans la tradition, les casse-can, allaient par deux d’une maison à l’autre conviant parents et amis à la noce. Pourquoi casse-can (chasse-chien) ? Parce qu’ils devaient d’abord chasser les chiens qui les accueillaient dans les métairies.
Le repas de noce était consistant, chaque invité apportant vin et victuailles pour corser le tout. Il n’était pas très différent de ce que l’on a pu connaitre : un potage gras avec le bouillon de la poule farcie (tiens,tiens !), du boeuf aillé si on pouvait ou autre roti, un plat en sauce bien relevé avec foies et gésiers de volaille, une tarte feuilletés ou un pastis, le tout arrosé des bouteilles de la métairie. Quand on regarde le cadastre de 1810 on voit effectivement de nombreuses petites parcelles de vignes et dans les contrats de métayages il est indiqué que le métayer peut garder le vin de la vigne.
Et puis on dansait, on mangeait, on dansait encore et encore. Et puis on débarquait dans la chambre des mariés avec tranches de pain grillé et aillé et du vin cuit et corsé.
Et le lendemain on mangeait, on buvait encore et on dansait. Il fallait bien que les invités reprennent des forces pour refaire le trajet à pied .
A quinze ans on profite bien de çà, non ?

Ces mariages nous permettent de savoir que la famille est repartie vivre à Saint-André de Seignanx entre 1819, année du recensement, et 1824 année du mariage de Catherine.

Pendant ce temps, loin de là à Paris, Charles X est devenu en 1825 roi de France. En juillet 1830 la promulgation d’ordonnances qui  suspendaient la liberté de la presse, qui déclaraient la chambre des députés dissoute et changeaient les règles électorales, mit le feu aux poudres. Paris se couvrit de barricades, les anciens soldats de l’empire dirigeant la manoeuvre. Charles X fut contraint d’abdiquer et de repartir en exil après seulement 5 ans de règne. Mais toute cette agitation est lointaine et n’aura pas changé la façon de vivre de nos laboureurs du Seignanx.

En 1829, Dominique a 20 ans c’est le moment du recrutement militaire.
On aurait pu en apprendre un peu plus sur sa description physique, couleurs des cheveux, des yeux, forme du visage, mais comme il est exempté, ayant un frère mort au service militaire, nous n’apprendrons qu’une chose c’est que c’est un géant de 1m 57.
Il est vrai que la taille moyenne des hommes dans le département est de 1m 61 ; c'est bien plus petit que dans le nord de la France. La taille de ceux qui avaient été enfants durant la Révolution et l’Empire avait régressé obligeant à descendre la taille minimum du recrutement de 1m 57 à 1m 54. Dominique est plus grand que ses deux frères Jean dont nous avons la taille : 1m 55 et 1m 54.

Recrutement Dominique Fortabat

5 mars 2020

Dominique Fortabat: l'âge adulte

Dominique a maintenant 20 ans, il ne part pas faire son service militaire, exempté par le décès de son frère Jean “le deuxième“ à l'armée. Que devient-il entre ses 20 et 30 ans, où habite-t-il, que fait-il ? Je n'ai pas la réponse aucun acte ne le signalant. 

Comme toujours, la vie est rythmée par les mariages, les naissances et les décès. Il assistera à deux mariages celui de son frère Jean numéro 3 avec Anne Pécastaing en 1834 alors qu'il a 22 ans, puis à celui de sa soeur Cécile avec Pierre Placet en 1837. Cette même année 1837, Dominique a alors 28 ans, et c'est son père Pierre Fortabat qui décède. Quatre ans plus tard ce sera au tour de sa soeur Catherine de décéder.

Ces dix années là, on peut facilement imaginer qu'il les a passé à continuer à apprendre son métier de laboureur, que ce soit en aidant son père et ses frères, ou en étant placé comme domestique dans une autre ferme, ce qui était courant à l'époque..

Arrivé à 32 ans il va avoir la chance de faire un “bon“ mariage. Attention, ceci est très relatif, il n'épouse pas la chatelaine du coin tout de même, mais dans ce monde de petits paysans, Marie Darrigues, qui est issue d'une famille de propriétaires, et plutôt un bon parti. Ses grands parents paternels, Charles Darrigues et Françoise Novion, et certains de leurs onze enfants, sont souvent retrouvés dans des actes pour des achats ou ventes de terres. Son père Gilles est malheureusement le septième de la fratrie et donc en moins bonne position pour l'héritage des terres que ses ainés.

Dominique et Marie se connaissent sûrement depuis l'enfance, et il se sont cotoyés chez leurs cousins germains respectifs issus du mariage de Jean Darrigues, l'oncle paternel de Marie, et de Marie Duplaceau la tante maternelle de Dominique. Est ce que ce mariage est leur choix, ou est ce que des marieuses s'en sont mélées, nul ne le sait.

Le dimanche 21 novembre 1841, le jeune couple se marie à Saint-Martin-de-Seignanx, les deux sont majeurs âgés de 32 et 26 ans, en présence de la mère de Dominique et des parents de Marie. Que ce soit les époux ou leurs parents aucun ne va signer, les quatre témoins vont le faire dont Gilles Darrigues le cousin germain de Marie.

Dominique va définitivement quitter Saint-André-de-Seignanx pour Saint-Martin-de-Seignanx. Il s'installe tout d'abord chez ses beaux-parents dans la maison Peyré, maison qui existe encore. Le couple va y vivre pendant 10 ans, y restant après le décès du beau-père de Dominique, Gilles Darrigues.

Parlons un peu de Marie. Elle est la dernière des cinq enfants de Gilles Darrigues et Jeanne “Suzanne“ Laffite. Deux frères n'ont pas vécu, mais parviendront à l'age adulte Jean et Marie Jeanne. Le frère ainé, Jean qui aurait du être l'héritier principal, vit aussi au Peyré jusqu'en 1841 et y décède à 31 ans, huit mois avant le mariage de Dominique et Marie, marié mais sans descendance. Quant à Marie Jeanne plus agée de deux ans que Marie, elle est déjà mariée depuis cinq ans avec un certain Pierre Sarraute et a quitté la maison familiale. Pour aider Gilles Darrigues à la ferme tout naturellement c'est le jeune couple Dominique Fortabat-Marie Darrigues qui va le faire.

Est-ce que la maison du Peyré est la propriété de Gilles Darrigues ou Jeanne Laffitte les beaux-parents de Dominique, je ne le sais pas encore. Mais au décès de Gilles Darrigues chacune des deux filles va hériter de terre. Marie et Dominique vont pouvoir exploiter pour eux même 46 ares de terre barthe.

C'est au Peyré que naitront leurs quatre premiers enfants . Tout d'abord Jeanne en décembre 1842, à peine après un an de mariage, qui se mariera plus tard avec Jean Latour. En 1845, Jean François mon arrière grand-père, puis Pierre en 1848 qui ne vivra que 8 jours et Marie en 1850 qui partira à 9 mois. Puis la famille va déménager entre 1850 et 1851 à Petite Alouette.

C'est à Petite Alouette que naitront deux autres filles, Jeanne en 1854, future épouse de Jean Casteig et Anne en 1857, décédée à 2 ans.
C'est aussi à Petite Alouette que s'éteindra la belle-mère de Dominique, Jeanne Laffitte, également en 1857.

A partir de 1847 beaucoup de chose vont changer dans le pays ayant ou non un impact sur la famille. En 1847, partout en France les récoltes sont mauvaises, assorties d'une crise économique. Puis ce sera en 1848 la chute de Louis-Philippe le dernier roi français. La 2eme république est proclamée. Avec elle des choses surprenantes vont être instaurées: le suffrage universel et la journée de travail de 10 heures. Pour nous le suffrage universel semble une évidence, mais imaginez les dicussions autour du feu le soir, cette possibilité nouvelle de donner son avis. Enfin, pour les hommes. Je vous rappelle que pour les femmes il faudra attendre 100 ans de plus ! Mais comment voter quand on ne sait pas lire ? Avec le visage de la personne à élire sur le bulletin de vote. Alors quand Louis Napoléon Bonaparte est élu en 1848, Dominique a seulement 39 ans, l'étude des listes électorales nous dira peut-être s'il a voté. 

Doc+7

                                                            

Quant à la journée de 10 heures pour les paysans, rien n'est moins sûr que son application.

D'autres évènements plus proches de Saint-Martin-de-Seignanx seront beaucoup plus discutés à l'auberge et à la sortie de la messe. En effet en 1857 Le Boucau qui était un quartier de Tarnos devient une commune indépendante et Saint-Esprit devient un quartier à Bayonne . Les deux changent de département, et surtout Saint-Martin-de Seignanx devient le chef lieu de canton. A noter que Tarnos avait failli subir le même sort que le Boucau et Saint-Esprit et changer de département.

L'avénement de Napoléon III allait amener d'autres changements dans la région. La ligne de chemin de fer Bordeaux-Dax inaugurée en 1854 par l'Impératrice Eugénie, et surtout à partir de 1858 l'asséchement du marais d'Orx : 2400 hectares devinrent cultivables et 23 fermes furent construites. Napoléon III aimait beaucoup les Landes et les landais en étaient charmés. De Biarritz il allait souvent à Capbreton et c'est lui qui ordonna la construction de l'Estacade.

En 1864, Dominique a 55 ans et une curiosité va être mise en place : le droit de grêve ! Encore une chose qui nous parait naturelle, mais à 55 ans, quand on est paysan au XIX°, cela a dû sembler irréel même si la période a été emaillée dans les Landes de révoltes des métayers en raison des baux jugés excessifs. La révolte était plus envigeasable alors que le droit de grêve ...

En février 1870 sa fille Jeanne va épouser Jean Latour, elle sera la grand mère de André Latour.

En 1870 son fils Jean François est déjà parti faire son service militaire depuis 5 ans quand éclate la guerre franco-prussienne le 15 juillet 1870, guerre à laquelle il a certainement participé. La défaite est rapide, Sedan capitule le 4 septembre marquant la fin de l'Empire. Paris assiégé, affamé finira aussi par capituler. 

En 1875 Jean-François qui est revenu, épouse Catherine Pesqué. C'est à Moussehons que naitront les trois petits-enfants de Dominique issus du couple Jean-François Fortabat / Catherine Pesqué : Marie en 1876, Jean Baptiste en 1878 et enfin Jean-Henri en 1880. C'est aussi à Moussehons que s'éteindra Dominique Fortabat le 12 mai 1880.

Ainsi s'achève la vie de Dominique fils de métayer, sûrement propriétaire de Moussehons à la fin de sa vie ( recherches à venir). Il aura traversé ce siècle entre deux guerres, mais aussi dans une grande période de prospérité, avec l'avancée des droits civiques. Il aura connu deux empereurs, trois rois et deux fois la République.

 

 

 

 

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