Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des racines et des arbres
Albums Photos
20 décembre 2019

Mariages

Le deuxième acte important en généalogie et dans la vie d’un individu est l’acte de mariage

Que nous indiquent les actes de mariage

Jusqu’à la Révolution c’est pour la généalogie l’acte le plus intéressant.

Selon les époques, il indique en plus du nom des deux époux, leur âge ou leur date de naissance ainsi que le lieu. Le métier est le plus souvent indiqué. Mais ce qui est d’un apport plus important c’est que sont indiqués les noms et prénoms des parents des mariés, leur lieu de résidence, s’ils sont en vie au moment du mariage, et sinon leur date et lieu de décès. C’est ainsi qu’en demandant l’acte de mariage de Félix Lesca et Jeanne Rouet j’ai pu donner à mamie Thérèse les noms de ses grands parents, chose qu’elle ignorait totalement.

Capture d’écran 2019-12-20 à 14



Avant la Révolution l’acte de mariage est beaucoup plus laconique :
«ce jour ... j’ai donné la bénédiction nuptiale à untel et une telle, mes paroissiens»

De temps en temps les témoins sont cités avec leur lien de parenté mais cela reste extrêmement rare. Si l’un des mariés n’est pas «de nos paroissiens», est indiquée sa paroisse d’origine ou de résidence.
On y trouve quelquefois des dispenses des parents. Dans nos 8 premières générations il n’y en a pas mais au delà j’en ai retrouvé plusieurs.

Il est précisé si les mariés sont majeurs ou mineurs, si les parents sont consentants. On se rend compte ainsi qu’un homme de 35 ans, majeur, doit avoir le consentement de ses parents. Ceci variant selon les époques.

Une autre indication est normalement obligatoire : les époux signent-ils ainsi que les témoins ? Cette signature manque la plupart du temps chez des ancêtres essentiellement paysans, et il est toujours émouvant dans voir une, malhabile ou affirmée selon les cas.

Le nombre de mariages  

Théoriquement jusqu’à la huitième génération il y a 127 mariages chez les ascendants.

L’existence de 3 pères inconnus fait disparaître 13 mariages , il y a 1 union hors mariage (Pierre Doyé-Marie Pincemaille).

Mais d’autres mariages ne sont pas trouvés car le lieu et/ou date manquent avec aucune piste pour l’instant et qui demandent plus de recherches, ou des archives non encore consultables sur internet.
Dans deux cas le lieu est connu mais acte non retrouvé, c’est le cas  de Etienne Duplaceau (66)-Catherine Graciet (67) et de Charles Darrigues(68)-Françoise Novion (69)  qui se sont mariés entre 1766 et 1767 à Saint Martin de Seignanx et dont les actes ne sont pas dans les archives. Il y a pour cela trois possibilités : actes non transcrits, actes transcrits mais non lisibles ou actes transcrits au milieu d’autres actes à une autre date comme cela arrive parfois.

Lieu des mariages

Dans 90 cas les lieux sont connus avec certitude.
La répartition des lieux est sans grande surprise peu différente de celle des naissances. La majorité a eu lieu dans les Landes avec 72 mariages, suivi de la Gironde avec 9 mariages et ensuite des Pyrénées Atlantiques avec 7 mariages.

Seuls 3 mariages ont eu lieu hors de ces 3 départements. Il est normal de trouver peu de mariages hors de ces 3 départements puisque les migrants y ont été attirés, et y sont restés.
Hors de ces 3 département nous avons deux mariages sur les lieux d’origine des ascendants, il s’agit du mariage à Paris du couple  Jean Etienne Pincemaille (186)-Madeleine Doyen (187) et à Avignon du couple Pierre Julien Gatellie (194)-Marie Fayet (195).
Le troisième mariage a lieu à Oraison dans les Alpes du Sud il concerne le couple Bertrand Paquet (96)-Marie Gatellie (97). Rappelons que Bertrand Paquet est soldat dans l’armée napoléonienne et revient de campagne soit en Italie soit en Egypte, je dirai donc qu’il s’agit d’un lieu de circonstance.

Sans titre-1

Si on regarde plus près les Landes, on verra que les mariages on eu lieu majoritairement à Saint Martin de Seignanx avec 39 sur les 72, suivi par Tarnos avec 10 mariages.
Et dans l’ensemble les mariages Fortabat sont plus concentrés sur quelques communes que les Paquet
Le mariage Fortabat à Bordeaux pourrait se retrouver dans les deux familles puisqu’il s’agit du mariage Claude Fortabat-Pierrette Paquet

 

FORTABAT

PAQUET

TOTAL

Landes

42

30

72

Saint Martin de Seignanx

32

7

39

Tarnos

3

7

10

Saint André de Seignanx

2

1

3

Saubrigues

3

 

3

Biarrotte

1

 

1

Saint Martin de Hinx

1

3

4

Labenne

 

3

3

Ondres

 

5

5

Saint Barthelemy

 

1

1

Saint Jean de Marsac

 

1

1

Sainte Marie de Gosse

 

2

2

Gironde

 

 

 

Bordeaux

1

2

3

Pessac

 

3

3

Bruges

 

1

1

Illats

 

1

1

Landiras

 

1

1

Pyrénées Atlantiques

 

 

 

Bayonne

 

 

3

Saint Esprit

1

2

3

La Bastide Clairence

1

 

1

Autres départements

 

 

 

Paris

1

 

1

Avignon

 

1

1

Oraison

 

1

1

Les remariages

On parlera des remariages mais aussi des autres unions multiples.
Il y a au total 21 unions doubles.

Remariage après divorce

Il y en a un seul. Pierre Marcel Paquet (12) et Jeanne Rechou (13) divorcèrent après 23 ans de mariage, seul Pierre Marcel se remariera 9 ans plus tard. Il est bien sur normal de ne trouver qu’un divorce, ceux ci étant très mal vus dans le passé.

Les unions multiples.

Pour 2 d’entre elles le mariage se fera après la naissance d'un enfant naturel, Catherine Réchou (27) et Marthe Darbon (51) après avoir eu des enfants hors mariage ont convolé en justes noces avec un autre homme et auront d’autres enfants avec leur mari.

Quant à Marie Pincemaille (93) elle aura une relation extra-conjugale alors qu’elle est veuve depuis 10 ans.

En ce qui concerne les hommes il est impossible de savoir s’ils ont eu des relations extra-conjugales avec à la clé un enfant.

Les mariages après veuvage

Deux femmes se remarient après le décès d’un premier époux et 14 hommes vont se remarier après le décès de leur épouse.

Il y a aussi le cas de Salvat Boué (88) qui se serait marié avec Marie Duhalde puis avec Marie Etchessary (89) mais il semble que ce soit en fait la même personne.  Marie Duhalde étant le nom de la mère de Marie Etchessary, je pense qu’il y a eu une erreur de transcription.

Pour les deux veuves leur nouveau mariage survient 14 et 18 mois après la perte de leur mari. Marie Hayet (153) a alors 3 enfants entre 3 et 10 ans. Anne Niorthe (71) en a 4, l’aîné a 7 ans et le dernier 18 mois à la mort de son père. A cet époque là nourrir des enfants en étant seule ou seul est quasiment impossible et explique les remariages aussi précoces. Les femmes ont absolument besoin des hommes pour le travail des champs, et les hommes ont absolument besoin des femmes pour s’occuper de la maison, de la basse-cour et des enfants.

Chez les hommes 6 d’entre eux vont se remarier très rapidement après le décès de leur première épouse.
Par exemple notre arrière grand-père Jean Baptiste Ducasse (10)  se remarie jour pour jour un an après le décès d’Amélie Boué (11) avec Jeanne Pourteau. Il est vrai qu’il est en charge de 3 enfants Madeleine (notre grand mère), Gentil et le petit Paul qui n’a que 5 mois au décès de sa mère. Il est probable que cet enfant était fragile car il décèdera à son tour peu de temps après ce nouveau mariage.
Dans trois autre cas le remariage survient également après 1 an de veuvage .Il s’agit de Pierre Ducasse, Pierre Niorthe et Jean Darrigues. Les deux premiers ont également des enfants en bas âge Jean Baptiste Ducasse a 3 ans à la mort de sa mère, et Pierre Niorthe a une fille Anne d’à peine 2 mois. Pour Jean Darrigues, c’est différent car sa fille Marthe a déjà 7 ans.
Pierre Fortabat et François Dupreuilh attendrons 2 ans  alors que Pierre a eu six enfants avec un dernier de quatre ans et François huit et un bébé de 6 mois .

Dans ces différents cas la présence d’une femme à leur côté est rendue nécessaire pour élever les enfants et explique des remariages qui peuvent nous sembler prématurés.
Deux autres aïeuls vont attendre plus longtemps. C’est le cas de Dominique Rechou qui se remarie après 5 ans et surtout  Pierre Darmagnac après quatorze ans de veuvage, et bien que sa fille soit née au moment du décès de sa mère.

Pour les autres ascendants je ne peux pas en dire plus car il me manque soit le nom de la première femme, soit sa date de décès, ou la date du remariage.


L’âge au mariage
Les hommes se marient en moyenne à 29 ans et les femmes à 22-23 ans et l’écart d’âge moyen des couples est de 7 ans.
L'homme le plus jeune au mariage a seulement 18 ans et le plus âgé 49 ans. Tandis que chez les femmes la plus jeune à se marier a 14 ans et la plus âgée 35 ans.
En général ce sont les hommes qui sont plus âgés dans le couple, mais un couple dénote avec 10 ans d’écart entre Marie Belloc (139) qui se marie à 28 ans alors que Etienne Novion (137) a 18 ans.
L’écart d’âge le plus important est de 28 ans, il concerne deux couples : Charles Darmagnac (116), 46 ans au mariage, et Jeanne Léglise (117), 18 ans, ainsi que Jean Hayet (182), 49 ans et Jeanne Lavocat (183), 21 ans.

Quand se mariait-on?

Répartition  mensuelle des mariages

Sans titre-1

On voit très rapidement que contrairement à maintenant les mariages ont plutôt lieu en automne ou en hiver avec deux mois surreprésentés, les mois de février et de novembre, et à un degré moindre le mois de janvier.
Cela correspond tout à fait à ce qui se faisait autrefois. En effet on évitait les périodes des grands travaux des champs de l’été, fenaisons, moissons, vendanges, et il y avait les interdits religieux qui imposaient de ne pas se marier pendant l’Avent, le Carême et le mois de Marie.

Répartition hebdomadaire des mariages

Sans titre-1

La répartition chez nos ascendants est un peu différente de ce qui se passait en règle générale. En effet,  on se mariait effectivement plutôt le mardi ou éventuellement le mercredi, ce qui permettait de faire la fête pendant deux jours, mais le dimanche jour de messe était proscrit ainsi que le vendredi jour de la mort du Christ et jour de jeûne. Le jeudi était évité pour ne pas avoir de restes à manger le vendredi jour de jeûne. Le samedi et le lundi était trop près de la messe du dimanche. Dans notre ascendance, on se marie tous les jours mais un peu plus le mardi.

Pour l’heure par chance il y avait moins de contraintes et les veufs avaient même tendance à se marier la nuit pour éviter le charivaris.

Pourquoi se mariait-on ?

On ne se fera pas beaucoup d’illusions, les mariages d’amour n’étaient pas la règle même chez les paysans. Souvent on faisait semblant de croire que le choix revenait aux intéressés, mais le choix devait se faire dans un cercle défini : pas question d’épouser un proche parent ni un étranger.
L’étranger peut être l’étranger au milieu social, un gros paysan n’épousait pas sa servante ou la fille du seigneur, ou alors il y avait de longues négociations.
L’étranger c’est aussi celui du village voisin, j’ai ainsi été frappée dans mes recherches de ne presque jamais trouver dans les registres des mariages entre ceux de Saint Martin de Seignanx et ceux d’Ondres qui pourtant n’est guère plus éloigné que Tarnos. Saint Martin de Seignanx fait partie du même cercle que Saint André de Seignanx, Orx, etc. Ondres de celui de Labenne ou Capbreton. Les deux cercles se croisent à Tarnos mais ne se mélangent surtout pas.
Les anciens géraient donc tout cela, ils connaissaient les généalogies, les inimitiés, les biens des uns et des autres. Lors d’une noce, était organisé le cortège en donnant à untel, telle cavalière et en espérant qu’ils se plairaient ou qu’ils ne se déplairaient pas. Une fois l’âme soeur repérée il fallait faire aboutir les choses. On faisait la demande aux parents de l’intéressée par le biais d’un intermédiaire ainsi en cas de refus les susceptibilités étaient épargnées. Une fois la main accordée venaient les questions du contrat de mariage, habituel autrefois.
En faisant ces recherches rien ne permet de savoir exactement comment se sont formés les couples. On peut se dire que quand le mariage est consommé avant la nuit de noce, les deux époux se plaisent,  mais quand on voit une jeune fille de 18 ans se marier avec un homme de 46 ans (ce qui en 1771 était très vieux) on peut supposer que le mariage était arrangé.

Nombre d’enfants par couple

On pense toujours qu’autrefois il n’y avait que des très grandes familles. Cela est à la fois vrai et faux. L’enfant unique existe, les familles de 2 ou 3 enfants aussi. Le plus souvent les couples ont entre 4 et 8 enfants  avec une moyenne de 5 enfants par couple. Le record est détenu par le couple Jean Lesca (224) Charlotte Bouheben (225) qui ont eu 13 enfants.
Mais avec les remariages certains ont eu plus d’enfants. Ainsi Dominique Rechou qui a eu au total 15 enfants avec ses deux mariages.
Le nombre d’enfants est peut être plus élevé car il est possible que certains enfants m’aient échappé, le nom des parents n’étant pas indiqués dans l’acte ou impossible à déchiffrer , enfants nés dans une autre commune, etc.
Par ailleurs le nombre d’enfants nés n’implique pas une grande famille. Ainsi le couple Jean Lesca-Charlotte Bouheben a perdu 5 enfants en bas âge, le couple Bernard Lajus (228)-Francoise Niorthe (229) va perdre 5 enfants sur les 10 qui naitront.

Sans titre-1

Et puis il y a l’énigme Lesca. Mamie disait toujours que «chez mon pauvre papa ils étaient 14». Or je n’ai trouvé «que» 10 enfants dont 2 décédés prématurément au couple Raymond Lesca (28) Jeanne Darmagnac (29). Les enfants naissent tous les deux ou trois ans à Ondres puis à Bayonne . Jeanne a son premier enfant à 19 ans et le dernier à 42 ans, il est donc difficile d’envisager qu’elle ait pu avoir 4 autres enfants.Que ce soit Raymond ou Jeanne ils sont en vie au moment du mariage de Francois Felix Lesca et Jeanne Rouet, ce qui veut dire qu’est aussi exclu la possibilité d’enfants d’un autre mariage après le décès de l’un ou l’autre, d’autant que Raymond a 21 ans à son mariage et Jeanne 18 ans  et qu’il n’ont pas été mariés avant.
Si nous comptons les huit enfants restants et les deux parents, cela fait 10. Qui sont les quatre autres personnes ? Il n’y a pas encore en ligne les liste nominatives des recensements à Bayonne qui pourraient peut être nous éclairer.

Publicité
Publicité
Commentaires
Partage
Si vous trouvez dans vos tiroirs  de vieilles photos, de vieux papiers numerisez,photographiez et partagez s'il vous plait
Publicité
Archives
Publicité