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Des racines et des arbres
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11 mars 2021

Joseph Paquet dit Jolibert 1721-1806

Joseph Paquet est né à Rancon prés de Limoges, le 19 juillet 1721. Il est le fils de Gélibert ou Gilbert Paquet et de Anne Fauvet.
Il va connaitre 2 rois, Louis XV et Louis XVI, la Révolution et finira ses jours sous l’Empire

Son enfance
Quand il nait ses parents sont mariés depuis 6 ans , depuis le 5 février 1715, son père a environ 39 ans et si on tient compte de l’âge indiqué dans l’acte de décès de sa mère celle ci aurait eu 52 ans à la naissance de Joseph. Mais l’âge donné dans un acte de décès est souvent approximatif et elle était vraisemblablement beaucoup plus jeune.
Le couple n’a eu que 2 enfants: Léonard et Joseph.
Léonard Paquet le frère de Joseph est l’ainé, il est né le 28 mai 1716 à Rancon. Les deux frères resteront proche leur vie durant.
Du coté de la famille Paquet il ne connaitra pas son grand-père Martin Paquet décédé un an avant sa naissance. Il connaitra sa grand-mère paternelle Catherine Bagros, qui décède en 1733 alors qu’il a 12 ans. Il a aussi deux oncles et une tante qu’il va côtoyer dans son enfance.
Je n’ai rien trouvé sur son coté maternel. En effet il y a plusieurs Anne Fauvet et les lacunes dans les registres ne permette pas de faire de recherches plus loin, les parrains et marraines de Leonard et Joseph de donnent aucune piste.

Rancon
Rancon se situe dans le département de la Haute-Vienne à une quarantaine de kilomètres de Limoges et 230 km de Bordeaux. La rivière la Gartempe  traverse la commune, c’est une zone vallonée et boisée.
En faisant les recherches à Rancon j’ai été frappée par le nombre important de maçons.D’une manière générale le Limousin est une terre de maçons et pendant plusieurs siècles ils s’exportent dans les départements voisins comme la famille Paquet va le faire.La famille Paquet est une famille de maçons et de tailleurs de pierres. Gélibert Paquet est maçon comme son père Martin et ses frères Etienne et Pierre et ses deux fils suivront ses traces.

Gélibert Paquet
Le père de Joseph au fil des actes voit son prénom changer. Généralement écrit Gilbert à Rancon, il devient Gélibert à Bordeaux, mais on le trouve aussi sous le nom de Gilles et aussi de Jolibert. Avant lui les Paquet sont uniquement des Paquet, et puis à Bordeaux la famille devient Paquet dit Jolibert. Mon hypothèse est que ce surnom de Jolibert est une déformation de Gilbert/Gélibert et que à Bordeaux il y d’autre Paquet maçons et se sera une façon de distinguer les familles.

Le départ à Bordeaux
C’est toute la famille de Gélibert (lui, sa femme et ses deux fils ) qui va venir s’installer à Bordeaux pour y faire souche. On peut situer ce départ entre 1731 et 1738. C’est une fourchette large.
En 1731 la famille est encore à Rancon puis que le 3 avril Gélibert est témoin au mariage de son frère Pierre.
En 1733 lors du décès de la grand mère de Joseph, Gélibert ne fait pas partie des témoins. Est ce qu’il est déjà parti ou a-t-il attendu le décès de sa mère pour amener sa famille à Bordeaux ?
En 1739, on retrouve la famille à Bordeaux et le 10 janvier on célèbre le premier mariage de Léonard. Comme il a bien fallu qu’il fasse connaissance avec son épouse native de Bordeaux, on peut penser qu’ils étaient déjà arrivés en 1738.

Pourquoi la famille est venue s’installer à Bordeaux ? La réponse semble évidente. Il s’agit d’une famille de maçons, de tailleurs de pierres et Bordeaux est en train de se transformer et d’embellir grâce aux intendants qui se succèdent , Claude Boucher (1720_1743) et surtout le marquis de Tourny (1743-1757). Les remparts disparaissent, de grands cours sont ouverts malgré l’hostilité des juras et d’une partie de la population. La ville change comme le souhaite le roi Louis XV et les architectes venus de Paris comme Ange-Jacques Gabriel  ou Victor Louis imposent leur vision . Les élites bordelaises font construire des hôtels particuliers dans l’idéal classique.
Alors il y a du travail, beaucoup de travail



Education et métier
Quelle éducation pouvait-il avoir dans ce milieu ouvrier bien avant que l’école ne devienne obligatoire ?
On peut en avoir une toute petite idée en suivant l’évolution des signatures au cours de la vie.
Ainsi quand Joseph se marie il ne sait pas signer. Il ne signe pas non plus à la naissance de ses trois premiers enfants. Puis à la naissance du quatrième apparait sa signature il a alors 34 ans.Elle est alors malhabile. Son père Gélibert et son frère Léonard  feront comme lui. On peut donc en conclure qu’ils apprennent à écrire par leur travail.
L’écriture de Joseph restera toujours hésitante contrairement à celle de Gélibert et de Léonard. Ses enfants apprendront à écrire beaucoup plus jeune car ils signent comme parrains et marraines dés l’âge de 12 pour certain et avec une certaine facilité.







 Anne Paquet 15 ans



                          

Pierre Paquet 12 ans



  Bertrand Paquet 15 ans




                                                          

Bertrand Paquet 38 ans



Les métiers de la pierre:
« Le métier de maçon recouvre plusieurs spécialités dont celle des tailleurs de pierre, des torcheurs (ceux qui réalisent des torchis pour préparer les enduits et les badigeons), des peintres, des sculpteurs... Le travail s’effectue sous la responsabilité d’un maître maçon. […] Certaines personnes se déclaraient aussi bien maître maçon que tailleur de pierre, d’autres revendiquaient le titre de maître maçon, de maçon, de couvreur ou tailleur de pierre.
« Le tailleur de pierre occupe l’emploi le plus technique : c’est lui qui taille et coupe la pierre sortie de la carrière et qui la façonne selon les tracés de l’appareilleur. Il la remet au poseur une fois qu’elle est taillée.
A partir de 1700 les termes de maitre maçon et de tailleur de pierre sont interchangeable
Henri Sée dans La France Économique et Sociale au XVIIIe siècle, note que même encore à cette époque, « leur condition varie assez sensiblement. Leur mode de vie est toujours fort médiocre. [...] Dans le bâtiment, la plupart des maîtres sont assez peu aisés, bien que, parmi les maçons et les charpentiers, on trouve déjà des entrepreneurs, qui disposent de capitaux plus importants. »



La vie à Bordeaux
La famille Paquet va rester très proche, le père et les deux frères Joseph et Léonard vont habiter le même quartier de Bordeaux c’est à dire la paroisse Sainte-Eulalie. Les actes de baptêmes des enfants et les actes de décès de Gélibert, Léonard et Joseph sont tous dans cette même paroisse. Est-ce qu’ils habitent la même maison, je ne le sais pas. Il y a parfois une précision, ils sont dit habitant « hors les murs ». Si on regarde une carte de Bordeaux vers 1750-1760 la ville est encore fermée par des murailles comme les villes moyenâgeuses et la limite suit l’actuel cours Aristide Briand coupant en deux la paroisse Sainte-Eulalie

La vie maritale et les enfants
Léonard est le premier à se marier en 1739 à l’âge de 22 ans, il se remariera en 1765 à l’âge de 49 ans.
Joseph se marie une première fois à Bruges (sa femme est native de là) en 1748 à l’âge de 26 ans pour se remarier en 1766 à l’âge de 44 ans.

Léonard  aura au total 6 enfants, un seul de sa première épouse et cinq de la suivante.

Quant à Joseph il sera père de onze enfants.
Avec Marie Lauba sa première femme et notre aïeule, il aura 7 enfants. Marie qui avait 15 ans à son mariage a son premier enfant à 16 ans et le dernier à 28 ans. Elle décède à à peine 29 ans laissant des enfants de 11 ans pour le plus âgé à 9 mois pour le plus jeune.Sur ces 7 enfants trois vont mourir en bas âge. Pour 2 d’entre eux je ne sais pas ce qu’ils deviennent . Le fils ainé Jean va se marier et restera à Bordeaux. Le plus jeune Bertrand après avoir sillonné les routes comme soldat dans l’armée napoléonienne s’installera à Pessac pour y finir ses jours.
Quatre ans après le décès de Marie, Joseph se remarie avec Suzanne Dumons avec laquelle il va avoir 4 autres enfants : un garçon Pierre que je n’ai pas retrouvé après puis 3 filles, une décède à deux ans , les deux autres se marieront et resteront à Bordeaux.

Aucun des deux garçons dont j’ai retrouvé la trace ne deviendront tailleurs de pierre. L’ainé Jean devient marchand et son frère Bertrand le sera aussi chaque fois qu’il revient de l’armée.
Il faudra attendre son arrière-petit Jules Pierre pour voir de nouveau un Paquet travailler la pierre, Jules Pierre ayant entre autre métier exercer celui de sculpteur de pierre. Et encore trois génération pour qu’un descendant travaille aussi indirectement dans le bâtiment en étant architecte, mais ce n’est pas un Paquet.


La fin de vie
Gélibert et Léonard décèderont presque au même âge: 70 ans pour Gélibert et 69 pour Léonard , quant à Joseph il ira jusqu’à 84 ans.

La rue Citran
L’acte de décès de Joseph donne une indication supplémentaire c’est l’adresse; il habitait en effet au 3 de la rue Citran ( actuelle rue Louis Liard). Dans les différents actes de mariage, de décès des enfants de Joseph ou Léonard on apprend qu’ils ont tous habité près les uns des autres. Ainsi Joseph et sa femme termine leur jour 3 rue Citran . Bertrand et sa soeur Marie vont habiter un temps au 10 de la rue Citran, et Marie décèdera au numéro 7 en 1849 ainsi que sa soeur Suzanne en 1848. Jeanne la nièce de Joseph est au numéro 6 et elle épousera un certain Raimond Dubosq qui habite au numéro 10 avec ses cousins.
Le frère ainé Jean va un peu s’éloigner… au bout de la rue pour habiter cours d’Aquitaine au numéro 109 (actuel cours Aristide Briand).
Bertrand comme je l’ai dit précédemment partira à Pessac.
Il est fort possible qu’ils aient habité dès le début dans ce qui allait devenir la rue Citran, participé à la construction de leurs maisons et à la démolition des remparts

Rue Citran

 

1 - [1822] _ Site officiel des archives Bordeaux metropole - Archives Bordeaux Métropole 2021-01-29 14_16_32

La numérotation de la rue en 1822 est différente de la numérotation actuelle. Et on peu voir que non seulement ils habitent la même rue mais en plus le même coté

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