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Des racines et des arbres
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21 janvier 2020

Fortabat de père en fils

Nous allons aller de Joannes Fortabat à Jean-Henri Fortabat.

Arbre

Joannes Fortabat est né entre 1630 et 1640 . C'est une fourchette très large me direz-vous. En fait je ne connais de lui  que peu de choses, il a avec Catherine Lapègue au moins  4 enfants. Saubat né en 1670, Marie née en 1672, Dominique né en 1674 et un autre Saubat notre aieul né en 1684. On peut penser qu'il a son premier enfant entre 20 et 30 ans et de là on déduit sa date de naissance approximative. Par déduction on peut attribuer au couple deux autres enfants Jean (témoin au mariage de Saubat) et André que l'on trouve comme parrain.

Il est très difficile, voire impossible de remonter le fil, car les registres sont incomplets, et les actes rédigés de façon également incomplète. Il n'y a pas de traces du mariage de Joannes et Catherine qui a dû avoir lieu avant 1670, pas de décès non plus pour Joannes et Catherine, mais n'apparaissant pas comme parrain et marraine des enfants de Saubat (la coutume voulait que les grand-parents soient les parrains et marraines des aînés)  on peut en déduire qu'ils sont décédés avant 1714

En résumé Joannes est né à la fin du règne de Louis XIII ou au début de celui de Louis XIV.

A noter que le plus “ancien“ Fortabat relevé est Pierre Fortabat en 1643 à Saint Martin de Seignanx.

Saubat Fortabat est né le 8 juillet 1684 à Saint Martin de Seignanx.

Bapteme de Saubat Fortabat

Son parrain est Saubat Discardie (c'est ce que j'arrive difficilement à lire et c'est un nom que l'on retrouve dans le coin) et sa marraine Marie Fortabat.

Il se marie ensuite à Saint-André de Seignanx le 7 fevrier 1714 avec Catherine Berens. Berens est un de ces noms à l'orthographe multiple : Berens, Bevenx, Bereinx, Berreinx.Leur acte de mariage nous indique leur statut : ils sont en effet les deux d'état de labeur, c'est à dire des travailleurs: metayers,journaliers, etc.

Capture d’écran 2020-01-21 à 00

Le couple a lui aussi au moins quatre enfants:

- Marie née en 1714 qui se mariera avec Jean Paillaugue

- Pierre né en 1716 qui se mariera avec Marie Paillaugue

- Marguerite née en 1718

- et enfin Jean né en 1721

Tous ces enfants vont naître à Saint-André de Seignanx et c'est là que décèdera Saubat, agé de seulement 39 ans, le 27 fevrier 1724, laissant 4 enfants agés de 3 à 10 ans. Je n'ai pas trouver de remariage pour Catherine, mais cela ne veut pas dire qu'elle ne s'est pas remariée pour pouvoir élever ses quatre enfants.

 

Jean Fortabat  : de lui on peut connaître un petit bout de caractère.

Il né le 7 mars 1721 à Saint-André de Seignanx et n'a que 3 ans quand son père décède. On peut aisément penser que ces premières années n'ont pas été faciles.

Capture d’écran 2020-01-21 à 14

 

Il se marie à Saint Martin de Seignanx en 1743 avec Marie Brocas. C'est à Saint Martin que naitront leurs 6 enfants : Marguerite,Jean,Etienne,Pierre,Alexandre et Marie ) entre 1745 et 1760. Il n'y a que pour deux d'entre eux que l'on peut suivre le parcours,  ce sont Pierre et Alexandre, et c'est de ces deux garçons que descendent la plupart des Fortabat actuel.

Jean retournera à Saint-André de Seignanx à la fin de sa vie pour vivre avec son fils Pierre et s'y éteindra en 1792 à l'age de 71 ans .

Pour Jean j'ai eu la chance de trouver un acte notarié très intéressant. Malheureusement c'était du temps du papier et du crayon,  je ne peux pas vous le montrer et j'en ai fait un résumé.                                                                                                                                                                                                  Il faut savoir qu'à cette époque, un acte notarié pouvait permettre en quelque sorte de porter plainte, les commissariats n'existant pas. C'est ainsi que le 13 octobre 1772 Jean Fortabat, habitant de Saint-André de Seignanx interpelle le sieur Fallot, fermier-régisseur des biens de la métairie de Broquedis. Jean a laissé à la métayère du Grand Broquedis qui vit dans la misère, deux cochons à engraisser pour lui, en échange de nourriture. Le dit sieur Fallot est venu prendre les deux cochons qui ne lui appartiennent pas, et notre Jean n'est pas du tout d'accord. A travers cet acte on voit plusieurs choses. Jean a une certaine aisance, relative, puisqu'il a au moins 2 cochons ! C'est un homme généreux qui se préoccupe de cette femme, dont je n'ai malheureusement pas le nom, et je ne peux savoir si elle est de la famille ou pas. Et c'est un homme qui ne se laisse pas faire, le ton de l'acte le faisait bien sentir. Comment c'est terminée l'histoire, je n'en sais rien, il n' y avait pas d'autres actes notariés y faisant allusion.

Pierre Fortabat : né à Saint-Martin de Seignanx le 1er janvier 1758, il est le 4eme enfant de Jean et Marie Brocas.

Il se marie deux fois à Saint-André de Seignanx. Tout d'abord en 1785 à l'âge de 27 ans avec Gracie Bauchire , puis une fois veuf, il épouse Jeanne Duplaceau en 1802, il a alors 44 ans. De chacune de ses épouses il va avoir 6 enfants.

Il décèdera à Saint-André de Seignanx en 1837 à l'âge de 79 ans.

Je parlerai de lui plus longuement dans un article à part (ICI)

Dominique Fortabat: né le 30 septembre 1809 à Saint-André-de Seignanx , il est l'avant-dernier enfant de Pierre et Jeanne Duplaceau.

Capture d’écran 2020-02-02 à 14

Il suivra ses parents à Saint-Martin-de-Seignanx et c'est là qu'il y fera sa vie .

Il se marie à l'âge de 32 ans avec Marie Darrigues qui fait partie d'une famille un peu plus aisée de propriétaires cultivateurs. Il aura egalement 6 enfants.

Il s'éteindra à l'âge de 71 ans dans la maison de Moussehons en 1880.

En rédigeant cet article je me suis rendue compte que je savais peu de choses le concernant, je ne m'y suis pas beaucoup interessée, j'ai tendance à l'oublier quand je remonte le fil. J'ai décidé de lui consacrer mes prochaines recherches, il est sûrement interessant de le suivre qui traverse une grande partie du XIX° siècle , naissant sous Napoléon 1er pour s'éteindre sous la Troisième  République.

Jean-François Fortabat: né à Saint-Martin-de Seignanx le 14 août 1845.

Il est le deuxième enfant du couple Dominique Fortabat-Marie Darrigues et leur fils ainé.

Il se mariera en 1875 avec Catherine Pesqué, et à partir de son mariage ou peut-être même avant il habitera à Moussehons. Le couple n'aura que 3 enfants.

- Marie née en 1876 et décédée à seulement 19 ans le 16 mai 1895

- Jean-Baptiste né en 1877

- Jean Henri né en 1880.

Pour Jean François aussi j'écrirai un article à part comme pour Jean Henri.

Jean-Henri Fortabat notre grand-père est né le 28 mars 1880 à Saint-Martin

 

 

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17 janvier 2020

Marie Pincemaille-Pierre Doyé-Jean Doyé:suite

On peut donc suivre Marie Pincemaille de Paris à Saint Martin de Seignanx en passant par Saint Domingue avant son retour à Paris

Elle laisse son fils illégitime Jean Doyé âgé de seulement dix ans derrière elle. A qui le confie-t-elle ? S’en est-elle occupée avant ? A-t-il été en nourrice dès sa naissance ? Rien ne permet de le dire, j’ai eu beau chercher je n’ai trouvé aucun acte notarié ou autre, indiquant quoi que ce soit. Il est vrai qu’à cette époque là, il n’y a rien de choquant à ce qu’un enfant soit placé en nourrice ni qu’un enfant de dix ans travaille, et c’est vraisemblablement ce qui lui est arrivé. Il a pu être placé comme domestique ou enfant de ferme chez quelqu’un.Il sera tisserand jusqu’à son mariage ce qui est très bas dans l’échelle sociale de l’époque

Et le père, me direz-vous .

Et bien c’est un grand mystère. Pierre Doyé arrive de nulle part, déclare son fils,, et disparait. Il n’ y a pour lui aucune trace d’un autre enfant , d’un mariage ou d’un décès dans le coin, rien qui puisse remonter la piste.
La seule chose que je puisse dire c’est qu’il y a à Saint Martin 2 autres “Doyé“ qui apparaissent à cette même époque.
Tout d’abord André né vers 1754, décédé à Saint Martin en 1829, tisserand, marié avec une certaine Catherine Lanusse avec laquelle il a trois enfants nés à Saint Martin : Cécile,Pierre et Jean . Mais aucune indication quant à son lieu de naissance  ni celui de son mariage.
Ensuite nous avons Jeanne née vers 1746 déclarée comme mendiante à son décès en 1830 à Saint Martin. Là encore d’où vient-elle, mystère.
Il y a de fortes chances que Pierre, André et Jeanne soit trois frères et soeur et qu’ils soient venus ensemble .

Le 8 mai 1820 , on trouve un acte notarié interessant. En effet devant Maitre Lasserre  a comparu Jean Doyé ,tisserand, habitant Saint André où il travaille chez Jean Hare maître tisserand. Comparaissent également Charles Gosset laboureur, assisté de son père Jean et de son frère Pierre, tous de Saint Martin. Les deux, Jean Doyé et Charles Gosset font partie du même recrutement de l’armée pour la classe de 1819. Alors que Jean a tiré le numéro 31, Charles Gosset a tiré le numéro 10, ceci implique que Charles Gosset doit partir faire son service militaire  et Jean Doyé non. C’était ainsi à l’époque. Mais on pouvait échanger les numéros moyennant finances. Il est donc convenu que l’échange se fasse pour la somme de 700 francs, 100 francs étant payé au moment du départ pour le service et le reste après son incorporation. Les Gosset sont métayers pour le compte d’un certain Jean Louis Lavie qui se porte garant , et promettent de verser tous les ans à la Saint Martin la somme de 150 francs à Jean Doyé jusqu’à la libération définitive de celui-ci de  ses obligations militaires.  Si Jean Doyé était tué pendant le service militaire , les Gosset n’aurait plus rien à payer.
J’avais lu un autre acte (que je n’ai pas retrouvé) datant de cette même époque où Jean Doyé envisageant son décès pendant le service militaire déclarait ne pas avoir de famille et donc que ses  pauvres biens devaient revenir au nécessiteux, me semble-t-il.

En 1820 sa mère est décédée, son demi frère Pierre est à Paris, son oncle Antoine Pincemaille est décédé, son père a disparu. Quant à André et Jeanne Doyé qui sont encore en vie à Saint-Martin, s'ils sont de sa famille il ne les considère pas comme tels . Triste,non?

Quand Jean se marie en 1823 il a donc 30 ans et dans son acte de mariage il est, rappelez-vous, dit de père inconnu, ce qui n’est pas exact. Je pense au vu de cette déclaration que Pierre Doyé est reparti ou a disparu quand Jean était très jeune, qu’il ne s’en souvient pas, voire qu’il ne l’a pas connu. Il s’agit bien entendu d’une supposition. Dans ce même acte il est fait mention de sa mère , décédée. Rappelons nous qu’elle est décédée à Paris, à plusieurs journées à cheval de Saint Martin, mais l’information a été donnée. Ce qui voudrait dire que Jean sait que sa mère et décédée, mais ne sait rien de son père.

En 1824 alors qu’il est encore au service militaire (celui ci durait alors 7 ans) dragon au 2eme régiment en cantonnement  à Sordes, il se plaint de ne pas avoir touché l’argent du sieur Gasset.

Son mariage va un peu améliorer l’ordinaire.En effet son épouse Marthe Darrigues est née à Saint Martin de Seignanx dans la maison appelée Bisquiort. C’est là que s’installe le jeune couple et qu'ils y vivront jusqu’à leur décès. Cela tend à  indiquer qu’ils ne sont plus métayers mais propriétaires .

8 janvier 2020

Marie Pincemaille-Pierre Doyé-Jean Doyé:une énigme en partie résolue

Quand on fait de la généalogie il faut savoir être patient, avoir de la chance, se poser de nombreuses questions et explorer de nombreuses pistes qui n’aboutissent pas toujours.

Pour situer les personnes concernées voici l'arbre à partir de Madeleine Ducasse :

 

Arbre 1

 

J’arrive donc un jour dans mes recherches au couple Jean Doyé-Marthe Darrigues. Leur mariage a eu lieu à Saint Martin de Seignanx le 23 novembre 1823. Dans cet acte de mariage, Jean est dit fils naturel de feue Marie Pincemaille, non reconnu. Lorsque je lis cet acte, je suis aux archives départementales des Landes à Mont Marsan et c’est l’heure de la fermeture.

 

Capture d’écran 2020-01-04 à 16

 

 

 

Sur la route qui me ramène à Pessac j’ai largement le temps de me poser des questions.

Pourquoi, s’il est fils de Marie Pincemaille et non reconnu, porte-t-il le nom de Doyé ? Habituellement quand un enfant à cette époque là, est non reconnu il ne porte pas de nom de famille. Il aurait dû s’appeler Jean et seulement Jean. Ses parents se sont-ils mariés après ? Est ce que sa mère s’est mariée plus tard avec un homme qui a reconnu cet enfant ? As-t-il été adopté ? A cette époque là il n’y a que le minitel pour chercher et je ne trouve aucune trace de Pincemaille ou Doyé dans la région. Il y en a, mais dans le nord de la France.

Il me faudra attendre un an avant de retourner aux archives et pouvoir consulter son acte de naissance dont j’ai la date dans l’acte de mariage.

Et là je découvre que non seulement Jean Doyé est reconnu mais qu'il est déclaré par son père Pierre Doyé.

 

Capture d’écran 2020-01-04 à 17

 


On apprend dans cet acte que Jean est né à Villenave d’Arvigne qui est une belle propriété. Que ses parents ne sont pas mariés. Sa mère est la maitresse du domaine et son père un simple laboureur.

Je n’en saurais pas plus, car je ne retrouve aucun acte de mariage les concernant, ni aucune trace de leurs naissances et décès à Saint Martin ou dans les environs.

Il me faudra presque 10 ans de plus pour avoir la suite de l'histoire, ou plutôt une partie de cette histoire.

En feuilletant les registres de Saint-Martin, un jour mon oeil est attiré par le nom de la propriété : Villenave d'Arvigne. Il s'agit de l'acte de décès d'un certain Sales Bernard, en date du 23 mai 1782, ancien chirurgien major du roy à l'hôpital de l'ile de Kye, âgé de 56 ans. A première vue il n'a rien à voir avec notre histoire. Je le trouve un peu trop agé pour être le mari de Marie Pincemaille qui n'a que 28 ans à ce moment là. Mais je me dis que je vais peut-être trouver un acte de vente de la propriété après ce décès. Je ne le sais pas encore, mais je suis sur la bonne piste.

Quelques mois plus tard je prépare ma visite aux archives départementales à Mont de Marsan avec l'idée d'aller fouiller les archives notariales. Un ou deux jours avant d'y aller je reçois un email d'un certain Wilfried Pincemaille avec lequel je suis en contact depuis plusieurs années, depuis l'accès à internet. Il fait des recherches sur tous les Pincemaille de France de Navarre et de Hollande, et par le biais d'un autre chercheur il m'indique avoir trouvé le mariage à Paris d'une certaine Marie Charlotte Françoise Pincemaille (voilà qui sent bon, puisque c'est le même prénom) avec un certain......Bernard Salles, médecin. Celui là même que j'avais épinglé dans mon fichier, au cas où.

Un chercheur en Bretagne, un passionné hollandais de Pincemaille puis ma visite aux archives et la lecture d'actes notariés vont permettre de raconter l'histoire de Marie Pincemaille.

Elle naît à Paris en novembre1753 dans une famille bourgeoise. Elle est la fille de Jean Etienne Pincemaille avocat et procureur du roi depuis le 31 juillet 1739, et de Madeleine Denise Marie Doyen sa deuxième épouse. Ils habitent sur l'Ile Saint Louis : 9 rue Saint-Louis en l'Ile.

Elle se marie le 19 mai 1772 à Paris avec Bernard Salles. Natif de Arreau dans les Hautes Pyrénées, il est depuis 1764 chirurgien à l'hôpital des Cayes, à Saint Domingue (actuel Haïti), mais était peut-être déjà à Saint-Domingue avant. Lors du mariage Marie Charlotte Francoise a 18 ans et lui 46 ans. Compte tenu de leurs âges respectifs, du milieu social et de l'époque, il y a de forte chance qu'elle n'ait pas vraiment choisi son mari.

 

Eglise_St_Louis_en_l_Ile_-_18_siecleMariage Pincemaille Salles Acte de mariage de Marie Charlotte Françoise   Pincemaille et Bernard Salles ( acte de l'état civil reconstitué de Paris, suite à l'incendie des archives)

Le couple s'embarque à Bordeaux le 31/8/1772 sur le navire l'Angélique pour Saint-Domingue. C'est là-bas que naîtra une premiere enfant prénommée  Marie Marthe le 16/3/1773 et décédée à 20 jours le 5/4/1773. Puis c'est la naissance de Jean le 26/5/1774. Tous les deux sont nés aux Cayes.

Ils reviendront ensuite en France, et on les retrouve à Bayonne où est née et décèdée en 1778 une fille Petronille. Leur fils Jean décédant aussi à Bayonne le 21 avril 1779. Puis c'est la naissance de Pierre Salles le 4 janvier 1782 toujours à Bayonne, avant le décès de son père Bernard à l'âge de 56 ans, le 23 mai 1782 à Saint-Martin-de-Seignanx, dans sa propriété de Villenave d'Arvigne( Plan cadastral). Propriété achetée par Bernard Salles le 26 novembre 1778. 

 

Sans titre

 

Marie Charlotte Françoise a 28 ans, elle est la mère d'un bébé de 4 mois, et surtout la maitresse d'un vaste domaine à Saint-Martin. Elle ne se remariera jamais, mais va croiser le chemin de Pierre Doyé.

Ainsi 9 ans après le décès de son mari, le 24 août 1793, et en pleine révolution va naître notre aieul Jean Doyé.

Mais entre temps une autre naissance pose question. En effet , le 5 juillet 1785, est baptisée à Josse une certaine Marie Doyen, fille de Madame Marie Charlotte Françoise Doyen, habitante de la paroisse de Saint Martin de Seignanx, et de père inconnu. Drôle de coïncidence ! En effet pour avoir très souvent parcouru les registres de Saint-Martin je n'y ai jamais vu d'autre Marie Charlotte Francoise que la notre, dans un village où la plupart des habitants sont des paysans porteurs d'un seul prénom de baptême contrairement aux bourgeois des villes. Et Doyen est le nom de famille de la mère de notre Marie Charlotte Francoise. Pourquoi cette dame vient accoucher dans ce village alors qu'elle n'y est pas connue et pour y laisser une enfant en nourrice ? Pourquoi accouche-t-elle sous un faux nom d'un enfant, peut-être du même père laboureur alors que 8 ans plus tard les noms des deux parents sont indiqués ? Peut-être tout simplement parce que entre temps il y a eu 1789 et le début de la Révolution. Bien sûr ce ne sont que des hypothèses, mais ...

Laissons les hypothèses , et revenons à des faits.

En juillet 1803 (17 messidor an XI) Marie Pincemaille et son fils Pierre Salles vont vendre l'ensemble de leurs biens à Saint-Martin-de-Seignanx , la propriété de Villenave, une métairie,des terres etc. J'ai retranscrit l'acte notarié de la vente, en langage de notaire de l'époque !  Acte_de_vente_Pincemaille-Salles

On y apprend qu'ils veulent se rapprocher de leur famille à Paris et que Pierre Salles veut y poursuivre ses études de chirurgie, et vivre ensemble. Deux jours après la vente de Villenave ils passent de nouveau devant le notaire pour donner procuration à Antoine Nicolas Pincemaille leur frère et oncle. Celui ci doit gérer pour eux leurs affaires à Bayonne, c'est à dire percevoir des rentes annuelles et le loyer d'une maison au 38 rue de Lagruau à Bayonne.

Marie Pincemaille quitte Saint-Martin de Seignanx à l'âge de 49 ans en laissant derrière elle un petit garçon de 10 ans, notre aieul Jean Doyé.

Un an après son départ son frère Antoine Nicolas Pincemaille décède à Bayonne au 14 rue de l'argenterie le 4 août 1804.

Le 16 décembre 1807 son fils Pierre Salles se marie à Paris.Ils habitent alors ensemble rue du Cimetière Saint André des Arts, l'actuelle rue Suger, finalement très près de l'ile Saint-Louis où elle a passé son enfance. A ce moment là elle était couturière.

Elle s'éteint le 18 mai 1811 au 10 de la rue du Pont aux Choux, son fils habitant à deux pas rue de Limoges actuelle rue Debelleyme.

Il semble que les choses ne se soit pas passées aussi bien que prévu. Bien sûr ils vivent quelque temps ensemble, mais Pierre Salles n'a semble-t-il pas continué ses études puisqu'on le retrouve à Versailles en 1818 où il est restaurateur, et Marie est obligée de travailler.

Au décès en 1823 de celui ci, il laisse un héritage de 12 475 francs à sa veuve et ses enfants c'est à dire à peu près ce qu'avait rapporté la vente des biens 20 ans plus tôt à St Martin. Alors pourquoi sa mère a été contrainte de travailler comme couturière à la fin de sa vie, et n'a pas continué à vivre de ses rentes qui pour l'époque étaient confortables . Elle avait pourtant géré sa fortune sans problèmes avant le départ de Saint Martin. En relisant l'acte de vente j'ai eu le sentiment qu'elle se faisait un petit peu avoir par son fils. Impression confirmée aujourd'hui en complétant mes recherches et en découvrant qu'il n'était pas devenu chirurgien, qu'ils n'avaient pas vécu ensemble jusqu'au décès de Marie.

 

 

 

Marie est décédèe mais l'histoire n'est pas finie                                                                      

 

 

 

 

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